L’abreuvement des troupeaux au pâturage comme dans la stabulation est fondamental pour leur bien-être et leurs performances. « Les animaux tolèrent beaucoup moins bien la sensation de soif que celle de la faim, indique Étienne Falentin, de la chambre d’agriculture de l’Aisne. Au pâturage, lorsque le thermomètre affiche 20 °C, un lot de 25 vaches allaitantes avec leurs veaux consomme 2 000 l par jour. »

Les besoins varient en fonction de nombreux facteurs, comme les conditions climatiques ou la production. Voici quelques références en fonction des catégories d’animaux :

vache laitière : 80 à 110 l/j ;

vache allaitante : 50 à 70 l/j ;

veau : 10 l/j ;

génisses de 1 à 2 ans : 20 à 30 l/j ;

génisse de plus de 2 ans : 40 à 45 l/j ;

brebis gestante : 5 l/j ;

brebis allaitante : 10 l/j.

La composition des fourrages a également son importance. Plus ils sont riches en eau et moins les besoins sont importants. Donc plus le printemps avance, plus les apports doivent augmenter.

Compte tenu des températures élevées de ce mois de mai, l’approvisionnement des animaux en eau se révèle particulièrement indispensable. La mission peut s’avérer parfois complexe. Avec la tonne attelée au tracteur, les allers-retours sont en effet très chronophages. Dominique et François Leclère, à la tête de 140 rouges des prés dans l’Aisne, recourent rarement à cette solution, car chacun de leurs îlots est équipé d’un système gravitaire de récupération de l’eau. Installé au centre des parcelles de chaque îlot, l’équipement en béton est ainsi compatible avec le pâturage tournant, gage d’autonomie pour l’exploitation.

Par ailleurs, l’eau de la rivière peut être, un point d’abreuvement intéressant si, et seulement si, l’accès au cours d’eau est stabilisé, les animaux boivent sans dégrader les berges. Cela évite ainsi au cours d’eau de se colmater et à la biodiversité de disparaître.

Philippe Landrault, dans la Vienne, à la tête de 70 charolaises, est très satisfait de pouvoir bénéficier de tels équipements (voir p. 44). Quant à la ferme du lycée agricole de Pixerécourt, en Meurthe-et-Moselle, elle a mis en place un réseau autonome à partir d’une source. Les abreuvoirs disposés dans tous les paddocks facilitent la valorisation de l’herbe par les 75 laitières.