Finie, la bineuse frontale de 3 mètres à socs usés à n’en plus finir. Place aux grandes largeurs guidées et à la multiplication des équipements. Depuis quelques années, à la faveur de la diminution des traitements herbicides, les outils de désherbage mécanique se modernisent et l’offre s’étoffe. Parmi la foule de salons et de démonstrations donnant à les voir, Tech & Bio Grand Ouest qui s’est déroulé les 30 et 31 mai derniers à La Roche-sur-Yon permettait de scruter les dernières évolutions.

Le plus simple et le plus élémentaire des outils reste la herse étrille. Mais son format évolue. Les largeurs atteignent jusqu’à 24 m par exemple pour la Sarclerse de Carré. Surtout, la précision du travail est désormais ajustée à l’aide de trois réglages : l’angle des dents pour leur donner de l’agressivité, la hauteur de travail - souvent grâce à la roue -, et la vitesse de travail. Ces paramètres sont d’autant plus importants que l’idéal est de passer un outil aux dents espacées de 2 à 2,5 cm, « en plein », et à un stade de culture bien enracinée ou avant la levée. De plus, le travail de la herse étrille peut aussi être plus efficace en passant de biais par rapport aux lignes de semis. Il faut alors prévoir une densité de semis plus élevée et un semis plus profond. Il faut aussi adapter la pression des pneus du tracteur. En châssis repliable, les panneaux porte-dents sont suspendus et articulés.

Herse « houe » bineuse

Elle aussi se passe « en plein » et à vitesse élevée. La houe rotative doit littéralement arracher l’herbe. Une grille de protection est d’ailleurs souvent bienvenue au-dessus de l’outil. Les cuillères de la houe projettent les mottes, et arrachent ainsi les adventices. La profondeur et l’agressivité du travail sont contrôlées par la roue de jauge et les ressorts de tension. Parmi les outils classiques, la bineuse intervient à différents stades de la culture. Outre les réglages et la précision de travail, son utilisation nécessite de l’équiper finement. Des lames « Lelièvre » avec déflecteurs pourront, par exemple, être utilisées en premier passage, puis des socs pattes d’oie en second. Des socs de type vibro ou des dents de herse étrille peuvent aussi être montés comme pièces travaillantes. Pour travailler sur le rang, là aussi plusieurs options peuvent être choisies comme des doigts souples rotatifs ou des dents de herse étrille. Disques ou tôles protège-plants peuvent enfin équiper la bineuse à un stade précoce. Enfin, il est désormais possible de contrôler chaque élément indépendamment. Recroisements en bout de champs et adaptation aux irrégularités de surface peuvent alors être assurés. En ce qui concerne le guidage, on connaissait les palpeurs et le guidage par trace au semis avec roue pilote, il y a désormais les caméras aidées de logiciels associées au GPS et au RTK. Dans l’idéal, tracteur et outil sont tous les deux guidés.

Diversité

Avec la roto-herse, ou roto-étrille, chaque roue est indépendante et tourne. On ne risque plus de ratisser la paille ou les débris végétaux. Il faut intervenir tôt, en plein et avec un réglage agressif sur une culture bien enracinée. Le réglage de la tension des ressorts donnant l’agressivité de chaque étoile est centralisé. Il est hydraulique et se gère depuis la cabine.

« Last but not least », l’ultime outil, notamment en bio, est l’écimeuse à lames fixes ou rotatives. Elle s’utilise en plein et en frontal. L’objectif est de couper l’inflorescence des adventices au-dessus de la culture en place. Pour bien faire, il faut contrôler en permanence la hauteur de travail, et adapter la vitesse selon la densité de tiges à couper.