Dans les 14,5 ha de maraîchage de plein champ du Gaec de Borec, à Ambon, dans le Morbihan, le semis de salades bat son plein dans un silence plutôt agréable. Seule l’éolienne perturbe la quiétude. Pourtant, un engin s’affaire au milieu de la parcelle. S’il est si silencieux, c’est parce que le moteur de 14 ch qui l’entraîne est électrique. Yvonnick et Pierrick Piedron ont investi dans cet appareil peu commun il y a deux mois : « Nous l’avons aperçu par hasard dans les allées du Sival d’Angers. Nous avons immédiatement été séduits par le concept. »

Et c’est bien de cela dont il s’agit : un concept. En effet, l’énergie utilisée n’est pas sa seule spécificité. L’engin radiocommandé, développé par l’entreprise française Touti Terre, offre une nouvelle manière de travailler. « Avec un tel équipement, nous avons grandement soulagé nos quatre employés », commentent les maraîchers. Un avantage crucial dans un contexte de manque de main-d’œuvre.

Prévenir les TMS

Les deux places du Toutilo sont totalement amovibles. Les sièges passent de la position assise à allongée grâce à une manipulation rapide. L’opérateur se retrouve confortablement installé face contre terre. Ainsi, il a une vue plongeante sur les emplacements des plants. Le châssis du tracteur s’élève et s’abaisse au besoin pour s’adapter à chaque tâche.

Lorsqu’il est en position allongée, le conducteur pilote l’engin grâce à la télécommande posée sur un support dans son champ de vision. « Pour l’instant, le Toutilo est surtout utilisé pour le semis, une tâche normalement réalisée à la main et à genoux. Nous avons donc largement gagné en confort de travail », se félicitent les maraîchers.

Gagner en productivité

Épargner aux salariés de la fatigue n’a pas rimé avec perte de productivité. « Ceux-ci plantent, à deux, plus de 300 pieds en moins de 10 minutes », affirment Pierrick et Yvonnick. Contrairement à la méthode manuelle, l’appareil enjambe le lit de la plantation, laissant un état sanitaire propre.

Pratique et polyvalent

Les deux protagonistes sont satisfaits de la conception générale de leur tracteur : « La batterie au lithium a une autonomie de 15 heures, ce qui correspond à une journée de travail. Elle se recharge sur secteur. » Et d’ajouter : « Les chauffeurs ont vite pris en main la télécommande. » Cette dernière gère la direction et fait évoluer la vitesse de plus ou moins 20 m/h lorsque le joystick est poussé ou tiré. Côté entretien, « il n’y a qu’à le nettoyer, lubrifier la chaîne et recharger la batterie », se réjouissent-ils.

Si l’appareil ne leur a pour l’instant servi qu’à planter, le châssis est aussi conçu pour la récolte, le binage manuel et mécanique, et pour la traction. Des atouts qui ont de quoi résonner dans l’oreille des agriculteurs.

Loris Coassin