Quoi de mieux qu’une démonstration, qui plus est chez soi, pour se convaincre de l’efficacité d’un matériel ? Mathieu Fournier, avec son père Didier et son oncle Jean-Paul, ont tenu à recevoir, le 23 mai dernier, sur la plaine de l’Ain, quatre bineuses des marques Carré, Garford, Kongskilde et Monosem. Les trois associés exploitent 580 ha à Ambronay. « Nous cultivons notamment 270 ha de maïs, 120 ha de blé, 100 ha de soja, 40 ha de colza, puis de l’orge et de la luzerne, décrit Mathieu. Nous ne binons pas encore, mais nous voulons diminuer nos doses de traitements herbicides. Nous nous sommes d’ailleurs engagés dans une MAEC exigeant une baisse de 30 % des doses sur une surface de 70 ha. Aussi, la journée que nous coorganisons vise à observer les outils pour nous décider à investir pour “demain”. L’une de nos seules contraintes est de nous adapter à notre semoir 10 rangs pour le maïs. »

Différents guidages

Sous le hangar, chaque bineuse est présentée par un concessionnaire ou un constructeur.

Monosem ouvre le bal avec son dernier né Multicrop, un outil 6 rangs repliable. Petite sœur de la SCD, la bineuse est prédisposée à recevoir un vérin hydraulique pour s’adapter à la précision RTK. Le réglage de la hauteur de chaque élément est réalisé par paliers de 7,5 mm. Celui des protège-plants est progressif. Kongskilde a de son côté apporté un modèle pour betteraves. Si la démonstration au champ tombe du coup à l’eau, le guidage par caméra de cet « Intelli » a été montré dans le bâtiment grâce à des tubes imitant les rangs. Garford a fait venir un modèle 8 rangs à 0,75 m d’écartement, guidé par caméra. Carré était aussi présent avec un modèle 6 rangs SGI, pour « système de guidage intégré ». Cette solution comprend deux palpeurs disposés de part et d’autre d’une rangée, entre deux éléments. Le système repère la position du pied de maïs. L’outil s’adapte et translate automatiquement la barre supportant les éléments. Le maïs doit pour cela être assez développé, c’est-à-dire être à un stade minimum de 6-8  F. Enfin, d’autres marques, telles que Hatzenbichler, ont été sollicitées, mais elles n’ont pas participé.

Des résultats variés

Trois des quatre outils portés ont donc pu tenter de démontrer leur efficacité sur une parcelle de maïs de la famille Fournier. La Multicrop est la première à passer, sous un beau soleil, par une température de 25 °C et sur un sol souple et bien ressuyé. Sans guidage par caméra, la bineuse effectue un travail correct, mais trop lent, et en remuant un peu trop la terre. Le modèle SGI suit mais sans grand succès. La faute à un maïs à un stade trop jeune pour les palpeurs de guidage et à un tracteur chaussé trop large. La palme revient ce jour à Garford, à l’unanimité de la quarantaine de spectateurs. Un binage très correct, autoguidé et effectué plus en surface, a pu être réalisé à vitesse plus élevée. Mathieu Fournier sort satisfait de la parcelle. « Nous avons réussi à mettre des marques ensemble. Tout le monde a pu se faire son idée sur ces bineuses. »