À l’initiative du Cluster bio Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), les acteurs des filières des fruits à coque de la Région se sont retrouvés le 28 novembre à Montélimar (Drôme) pour discuter des possibilités de relocalisation en France des amandes, noisettes, pistaches et noix de pécan bio. La France est en effet un importateur net de ces quatre cultures. Si la région Auvergne-Rhône-Alpes est leader sur les fruits à coques bio, avec 5 920 ha cultivés, c’est surtout grâce aux noix et châtaignes. Les petits fruits à coque restent très peu représentés, avec seulement 124 ha d’amandes et 55 ha de noisettes bio.

Coûts de plantation et charges élevés

« Malgré une demande récurrente des transformateurs locaux en approvisionnement français, la filière de l'amande se heurte à certaines difficultés, dont des coûts de production élevés », rapporte Bastien Boissonnier, chargé de projet de filières au Cluster bio Aura. Une étude effectuée par Valence Romans Agglo a estimé les coûts totaux de plantation d’un verger d’amandes bio en Drôme-Ardèche à 21 000 €/ha et les charges annuelles avec amortissement à 5 600 €/ha. Des sommes non négligeables si l'on considère l’amande comme une culture à risque : en conduite bio comme en conventionnelle, les rendements font régulièrement les frais des aléas climatiques et des maladies. Producteur d’amandes en conventionnel sur 20 ha dans la Drôme, Hervé Lauzier déplore notamment un manque de recherche pour trouver des variétés adaptées au climat et aux maladies.

« Le savoir-faire a été perdu, il faut le ramener », confirme Martin d’Achimbaud, cofondateur de la société GreenPods qui vise à développer des projets agricoles centrés sur les fruits à coque. En 2021, il a planté 62 ha d’amandes bio en Haute-Garonne. Afin de contenir les risques, il a opté pour quatre variétés différentes et pratique l’agriculture régénératrice. Ici et là, d’autres initiatives fleurissent sur le territoire pour tenter de donner vie à une filière encore balbutiante.