La sécheresse et les températures élevées lors de la campagne de 2022 ont pénalisé le pois comme la féverole, dont le rendement moyen national s’établit à 29,4 q/ha pour le premier, et à 23,4 q/ha pour le deuxième.
Néanmoins, la qualité des deux protéagineux reste correcte, conclut l’enquête annuelle réalisée par Terres Inovia et publiée le 14 mars 2023 par Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales. Les récoltes se sont déroulées en bonnes conditions, et le taux d’impuretés est en conséquence faible. Il est inférieur à 1 % pour les deux tiers des lots de pois, et pour 79 % des lots de féverole.
Peu de maladies et de graines germées
Les conditions sèches ont été peu propices au développement de maladies aériennes, tant en pois d’hiver qu’en pois de printemps. Les échantillons analysés présentent moins de 1 % de graines de pois tachées, critère déterminant pour l’utilisation en alimentation humaine. « Il s’agit du meilleur résultat obtenu pour ce critère depuis plus de dix ans, qui tranche avec ce qui a été observé lors d’années humides comme 2016 », souligne Terres Univia. En féverole, près de 75 % des lots contiennent moins de 1 % de graine tâchées.
Par ailleurs, aucune graine germée n’a été trouvée dans les échantillons de pois et de féverole. Aucune mycotoxine au champ (trichothécène, fumonisine et zéaralénone) n’a été retrouvée dans les dix échantillons de pois choisis aléatoirement dans les différents bassins de production. Un échantillon de féverole sur les dix analysés s’est révélé contaminé.
Encore trop de graines de pois cassées
Selon l’enquête, 46 % des lots de pois contiennent plus de 1 % de graines cassées ou splittées. « La récolte de 2022 affiche donc un résultat meilleur que l’an dernier, mais reste limitant pour une utilisation en alimentation humaine », analyse Terres Univia.
Les résultats sont plus satisfaisants en féverole : 73 % des lots contiennent moins de 1 % de graines cassées ou splittées, « comparable à 2019 et 2021 », indique l’interprofession.
Hausse des dégâts de bruches en pois
La bruche a provoqué des dégâts dans 53 % des lots de pois en 2022, contre 28 % en 2021, note Terres Univia. Les dégâts d’insectes restent néanmoins limités en pois, avec 83 % des échantillons présentant moins de 1 % de graines endommagées. « Un bon résultat qui confirme la tendance observée depuis 2017, observe Terres Univia. De nombreux lots peuvent donc être utilisés en alimentation humaine. »
En féverole, près de 80 % des lots comptent moins de 1 % de graines bruchées, et 8 % des lots n’en contiennent pas du tout. « Ce bon résultat est comparable à celui de 2019 et 2021. Il peut s’expliquer par une part plus importante de féverole d’hiver qui, en raison de la précocité de son cycle par rapport à la féverole de printemps, est souvent moins attaquée par cet insecte », indique l’interprofession.
Teneur correcte en protéines
En pois, la teneur en protéines moyenne s’élève à 21,9 % de la matière sèche (MS), une valeur « inférieure de 0,5 point à la moyenne des dix dernières années », mais reste similaire aux teneurs observées en 2018 et 2020 « qui ont également connu un printemps sec et chaud », souligne Terres Univia.
Avec une moyenne à 28,0 % de la MS, la teneur en protéines de la féverole est inférieure de 0,3 point à la moyenne des dix dernières années.
En pois comme en féverole, Terres Univia note des teneurs en eau faible, à 12,2 % en moyenne pour les deux cultures, en lien avec la sécheresse.