"On a un problème de sécheresse qui est mondial. [Pour y faire face], il y a plein de sujets." Et l’usage de retenues d'eau en fait partie, a déclaré Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, sur France Info le 15 novembre 2022 à 8h30. Il était interrogé sur les oppositions aux projets de mégabassines. "On entend des mots d’ordre qui donnent parfois le sentiment que les agriculteurs font des bassines pour leur consommation personnelle. [...] Ils le font pour produire ce que l'on va manger", a-t-il ajouté.

Sur le cas de Sainte-Soline, à l'origine d'une violente manifestation le week-end du 29 octobre 2022, le ministre a défendu le projet en s'appuyant sur un rapport du BRGM paru en juillet, dans lequel est mesuré l'impact des seize réserves du sud des Deux-Sèvres, dont celle de Sainte-Soline.

Diminuer les besoins de prélèvement en eau

"Oui, il faut qu’on diminue nos besoins de prélèvement en eau dans tous les domaines, y compris en agriculture avec une feuille de route par type de culture. [...] Mais en parallèle, si on ne veut pas augmenter nos importations agricoles, il faut qu’on préserve une agriculture qui est capable de produire en proximité, sinon on est très hypocrites sur ces sujets", a déclaré le ministre.

Après la forte sécheresse printanière et estivale, durant laquelle la totalité des départements était concernée par une restriction des usages agricoles, la situation s'est nettement améliorée mais reste problématique dans certaines régions, rappelle Christophe Béchu. Au 15 novembre, le ministère de la Transition écologique recensait encore 29 départements concernés par au moins une restriction de prélèvement d'eau (1) et 24 par au moins une interdiction totale.

© Propluvia - Au 15 novembre 2022, 53 départements sont concernés par au moins un arrêté restreignant les prélèvements à des fins agricoles, dont 24 concernés par un arrêté les interdisant totalement.

Le ministre a rappelé qu'un arrêté signé le 29 juillet dernier et publié au Journal officiel du lendemain permettait de restreindre l'usage de l'eau en dehors de la période de basses eaux. Il est ainsi possible que les restrictions soient prolongées jusqu'à l'été prochain,a-t-il confirmé. "Il faut qu’on s’habitue là aussi [au fait] que nous n’aurons plus la même abondance que celle qu’on a connue".

(1) Alerte : réduction des prélèvements à des fins agricoles inférieure à 50 % (ou interdiction jusqu’à 3 jours par semaine). – Alerte renforcée : réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50 % (ou interdiction supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine). – Crise : arrêt des prélèvements non prioritaires, y compris des prélèvements à des fins agricoles.