Mathieu Beaudoin, vice-président des JA, a proposé, « dès l’instant où l’on a des pays étrangers où ils peuvent toujours produire avec ce produit-là, que le consommateur sache que s’il achète tel produit bio ou non-bio, untel il y a du glyphosate et pas l’autre, de mettre ça en avant pour le consommateur aussi ».
Une distorsion réglementaire
Le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé à la fin de 2017 la sortie de la France de l’usage de cet herbicide dans les trois ans, contre cinq ans pour les autres pays européens. Il a toutefois mis un peu d’eau dans son vin, à la fin de janvier, estimant qu’on n’y arriverait pas à 100 % dans les trois ans.
Mathieu Beaudoin a souligné la « concurrence déloyale » que cette différence de réglementation causerait, au moins pendant deux ans, estimant que le surcoût induit incombe aux consommateurs. « On l’entend, dans le débat public, tout le monde ne veut plus de glyphosate. Mais il ne faut pas que ce ne soit que l’agriculteur qui paie. »
Un surcoût à répercuter
« Il faut que ce soit tout le monde qui le paie, poursuit-il. Ce n’est pas à nous de prendre en charge l’arrêt du glyphosate. » Et de souligner que la situation économiquement fragile d’une majorité d’agriculteurs, évoquant des revenus compris depuis plusieurs années « entre 300 et 600 euros par mois » en moyenne, en fonction des années.
« Il y a une baisse de revenu des agriculteurs, des charges en plus, donc quid, après, de la ferme France, qu’est-ce qui va advenir des agriculteurs, est-ce qu’ils seront encore là demain ou pas ? » s’est interrogé le responsable syndical.