Selon l’étude publiée ce 8 janvier 2019 par le cabinet Xerfi, « le végétal prend ses aises dans les rayons, s’installe à la carte des restaurants et s’invite de plus en plus dans nos assiettes. Le marché de l’alimentation végétarienne et végane en GMS s’envolera au rythme de 17 % par an en moyenne entre 2019 et 2021 pour dépasser les 600 millions d’euros. Le dynamisme des ventes des rayons desserts végétaux et traiteur végétal soutiendront la croissance. »
Le flexitarisme marque des points
Comment les experts de Xerfi expliquent-ils cet engouement ? Par « la multiplication des scandales alimentaires, la remise en cause des bienfaits supposés du lait et de la viande ou encore la sensibilité accrue au bien-être animal » qui poussent les Français à « se détourner des produits carnés au profit des protéines végétales ». Ils expliquent aussi que le flexitarisme, consommer moins de viande et davantage de produits végétaux, gagne du terrain.
« L’essor du flexitarisme, l’attrait des consommateurs pour les nouveautés, mais surtout l’extension et la meilleure visibilité de l’offre seront d’ailleurs les principaux moteurs du marché », argumentent les experts de Xerfi. Et de constater que, tant les enseignes de la distribution que les grands groupes industriels se sont emparés de cette tendance, la considérant comme un moyen de diversifier leur offre de produits.
Encore un marché de niche
Les experts de Xerfi n’oublient pas que ce créneau reste pour le moment un marché de niche. Et que « la croissance future des ventes reposera en grande partie sur le nombre de produits référencés. Cela passe par l’extension de l’offre, la conquête de nouveaux segments comme les conserves ou les surgelés ainsi que la mise en avant de l’offre par le biais d’enseignes spécifiques chez les distributeurs. »
Autre élément déterminant pour le développement de ce segment de marché : le nombre de consommateurs. Les végétariens et les végans représentent 2,5 % de la population française, soit 1,64 million de personnes alors que le flexitarisme concernerait un tiers des Français, soit 23 millions de personnes. Et dans ce cas, de miser davantage sur une offre multi-label, et notamment le label bio qui séduit davantage les flexitariens, que sur le label V, pour végan.
« Un effet de mode »
« Bref, les produits végétariens sont en passe de s’affranchir de leur rôle de substituts pour se constituer leur propre identité que les industriels et les distributeurs ont tout intérêt à développer pour capter davantage de valeur. » Il reste que si la consommation de ces produits est bien « une tendance lourde, les alternatives à la viande et aux protéines de lait s’inscrivent dans un effet de mode. » Et que ce marché devrait s’essouffler après 2021.
(1) Étude intitulée « Le marché de l’alimentation végétarienne et végane à l’horizon de 2021 – Perspectives du marché, mutations de la demande et leviers de croissance des industriels et distributeurs »