À ce jour, 2 359 producteurs sont engagés dans la démarche CRC (culture raisonnée contrôlée), qui porte la marque Le blé de nos campagnes. Cela représente une augmentation de 30 % entre 2017 et 2018. 63 660 hectares sont engagés (+ 25 %), pour un volume prévisionnel de 376 490 t de blés (+ 14 %). 10 % des blés français écrasés par la meunerie française sont des blés CRC.

La filière CRC compte 16 nouveaux adhérents cette année. Ils sont désormais 107 : 35 organismes stockeurs, 47 meuniers, 17 industriels et 8 distributeurs. Parmi les nouveaux membres cette année : McDonald’s France (40 000 t de blé) et le groupe Carrefour (3 700 t). « La filière CRC est assez importante pour intégrer des projets de cette taille », se réjouit Marc Bonnet, directeur général du GIE CRC.

Sixième version du cahier des charges

« La sixième version du cahier des charges a été validée la semaine dernière et paraîtra très prochainement », a annoncé Michel Deketelaere, directeur scientifique du GIE CRC. Principal changement : l’intégration complète des exigences de la certification HVE de niveau 2 (haute valeur environnementale). Quelques évolutions également dans l’évaluation des amendements organiques et des produits de protection des grandes cultures.

D’autres projets sont bien avancés : la création d’une certification pour le sarrasin (récolte de 2019), l’orge de brasserie (reconnaissance souhaitée pour la récolte de 2019, puis certification à terme), et le grand épeautre (certification pour la récolte de 2020). Le cahier des charges pour les farines devrait par ailleurs être mis à jour en 2020, avec un abaissement des seuils de résidus de produits phytosanitaires.

Stratégie ambitieuse sur cinq ans

« Notre ambition est de devenir la référence des filières végétales françaises d’excellence sur le plan économique, environnemental et social », a déclaré Marc Bonnet, directeur général du GIE CRC. Il explique vouloir être le socle des marques premium (Terres et saveur, Bagatelle…) et des SIQO (1) existants, sans en exclure l’agriculture biologique. « Le bio a toute sa place chez nous, il aura besoin de nous », a-t-il affirmé.

« Nous souhaitons aller vers le zéro résidus de pesticides, la filière en est capable », a affirmé Marc Bonnet. Plus que « comment ? », la question est « quand ? ». Un plan d’action opérationnel sera proposé au printemps 2019. La filière CRC travaille également sur la validation de pratiques agricoles ayant un impact positif pour la biodiversité. La question du passage vers une certification HVE de niveau 3 est évoquée. « C’est peut-être la réponse », s’interroge Marc Bonnet.

La question de la rémunération des agriculteurs a également été évoquée : « Cela passera probablement par des prix pluriannuels », a-t-il évoqué. En réflexion également, l’ouverture de la certification à un plus grand nombre de production : colza, riz, épeautre, blé dur, blé tendre, orge, avoine, seigle, sarrasin, maïs.

H.P.

(1) Signes officiels de la qualité et de l’origine : AOC, AOP, IGP, Label Rouge, AB.