« La première estimation de la CIBE, Confédération internationale des betteraviers européens, pour 2018-2019 porte sur une diminution de la production de l’Union européenne d’environ 2,4 millions de tonnes (Mt) », indique le syndicat dans un communiqué diffusé le 19 septembre 2018. Selon une porte-parole de la confédération, la production s’élèverait à 19,4 Mt.

Conditions climatiques difficiles

« La production de sucre de betterave de l’Union européenne en 2018-2019 devrait diminuer, non pas en raison d’une diminution significative des surfaces cultivées, mais de conditions climatiques difficiles cet été et de rendements médiocres dans de nombreuses régions, explique la CIBE. La crise actuelle dans le secteur du sucre de betterave européen est sans précédent », s’alarme-t-elle, réclamant « urgemment des réponses et une action » de l’Europe.

Cours en chute de 26 % depuis septembre 2017

Elle rappelle que les cours du sucre ont plongé de 26 % depuis septembre 2017, notamment en raison d’excédents de production colossaux en Inde et en Thaïlande, qui ont coïncidé avec la fin des quotas en Europe et une explosion de la production, également sur ce continent.

Appelant l’Europe à l’aide, les betteraviers réclament notamment « des outils efficaces de gestion des risques » pour faire face aux risques climatiques et à la plus grande volatilité des prix, le report de l’interdiction des néonicotinoïdes et « des conditions de concurrence équitables avec les pays tiers ».

« L’attentisme » de l’Union européenne dénoncé

Accusant l’Union européenne de faire preuve « d’attentisme », la Confédération craint que la crise actuelle ne « mette en péril la stabilité financière des exploitations et la résilience du secteur du sucre de betterave dans l’Union européenne ».

« Les producteurs de l’Union européenne sont les producteurs les plus durables et les plus efficaces du monde, mais ils ne peuvent concurrencer la dépréciation de la monnaie brésilienne, ils ne peuvent pas concurrencer les subventions à l’exportation mises en œuvre par certains pays », conclut la CIBE.

La CIBE estime à 1,5 milliard d’euros, l’économie substantielle dont ont bénéficié les utilisateurs de sucre depuis septembre 2017, du fait de la chute des cours.

I.E., avec l’AFP