Les chercheurs ont proposé à des bourdons une nourriture riche en saccharose (mimant le nectar qu’ils butinent), contenant ou non du thiaméthoxame, un néonicotinoïde, à des concentrations correspondant à une exposition de plein champs (0 ppb*, 2 ppb et 11 ppb).
« Il est d’abord apparu que les insectes évitaient la nourriture contenant le pesticide », décrit Andres Arce, chercheur à l’Imperial College de Londres. « Pourtant, au fur et à mesure où ils testaient la nourriture traitée, ils développaient une préférence pour celle-ci. »
« Nos résultats […] montrent certains symptômes de comportement addictif », note Richard Gill, un autre auteur. Les chercheurs en ont conclu qu’il est possible que ces faibles concentrations de thiaméthoxame « agissent de manière similaire aux faibles doses d’alcaloïdes naturels, comme la caféine et la nicotine ».
Les chercheurs estiment qu’il est important de prendre en compte l’attractivité des pesticides dans les évaluations toxicologiques des pesticides sur les pollinisateurs. Leurs résultats suggèrent en effet que celle-ci augmente de risque d’exposition sur une longue durée.
Pour rappel, cinq néonicotinoïdes, dont le thiaméthoxame, seront interdits en France à partie du 1er septembre. L’UE a également décidé, à la fin d’avril, d’étendre les restrictions d’usage pour trois d’entre eux aux cultures de plein champ.
* Partie par milliard. 1 ppb = 1 microgramme par litre.