« Cela devrait s’accompagner d’un enregistrement des volumes permettant d’appliquer une certaine rétroactivité et de l’application provisoire de nouveaux droits de douane au biodiesel d’origine argentine », signale la Fop lors d’une conférence de presse ce 14 septembre 2017 à Paris. Cette procédure, même accélérée, devrait cependant prendre quelques mois avant sa mise en œuvre.

Soutien de l’Allemagne

« Il faudrait que dans un mois, un mois et demi, l’argumentaire juridique soit construit », confie Arnaud Rousseau, président de la Fop. Cet argumentaire devrait être établi par l’EBB (European Biodiesel Board) qui la portera ensuite politiquement auprès de la Commission européenne.

La Fop est soutenue par l’Allemagne via l’Ufop (Union pour la promotion des huiles et protéines végétales), dont les représentants se sont entretenus ce jeudi à Paris avec les producteurs français. « Nous sommes d’accord pour prendre des mesures contre le biodiesel argentin comme le font les États-Unis », soutient Wolfgang Vogel, président de l’Ufop.

Lorsque les élections allemandes seront passées, il a expliqué qu’ils allaient s’engager dans la procédure anti-subvention. Dans le contexte électoral actuel, le pays s’est abstenu lors du comité de défense commerciale du 7 septembre, comme 11 autres États membres. Seuls dix États membres, dont la France, se sont opposés à la baisse des taxes à l’importation sur le biodiesel argentin.

Droits de douane dissuasifs aux États-Unis

Avant l’introduction des droits antidumping sur le biodiesel argentin et le biodiesel indonésien (dont le cas est encore étudié à l’OMC), l’Union européenne importait, selon la Fop, 2,5 millions de litres de biodiesel. Ce montant a été réduit à 0,5 million de litres. « Il y a donc un risque fort de voir revenir le biodiesel argentin alors que l’Argentine avait réorienté ses exportations vers les États-Unis qui viennent de mettre en œuvre des droits de douane dissuasifs à son encontre au titre des règles anti-subvention, 60 % environ », s’inquiète la Fop pour qui « la situation de l’industrie du biodiesel en Europe ne va pas supporter de contraintes fortes ».

I.E.