Au cours d’une conférence de presse, Générations Futures a alerté sur l’omniprésence des fongicides de la famille des SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) dans notre environnement. Or, ces derniers ont été remis en cause dernièrement par des scientifiques de l’Inserm, du CNRS et de l’Inra.
L’association rappelle que cette classe de fongicides est très largement utilisée en agriculture et notamment le boscalid (sur crucifères oléagineuses, blé, avoine, orge, seigle, tournesol, pommiers, amandiers, cerisiers, asperges, carotte, fraisiers, laitue, etc.).
Elle révèle qu’on retrouve ce fongicide dans les eaux de surface : « Le boscalid était en 2013 le 8e pesticide le plus fréquemment quantifié. Dans les eaux souterraines, c’était le 12e. » « Dans l’air, le boscalid est l’un des deux fongicides les plus quantifiés en Paca en 2016, précise encore l’ONG. Dans l’Isère aussi c’est un des pesticides les plus retrouvés. »
Le boscalid serait aussi le résidu de pesticides le plus fréquemment quantifié dans les aliments au niveau européen. Selon le dernier rapport de l’Efsa sur les résidus de pesticides dans les aliments (avril 2017), on le retrouverait dans presque 10 % des recherches le ciblant, tous aliments confondus.
« Dans les enquêtes que Générations Futures a pu mener (analyses de fraises, salades ou müesli), ce résidu ressort très fréquemment », ajoute François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. Il précise toutefois que les limites maximales de résidus ou LMR sont très souvent respectées.
S’opposer à la réhomologation du boscalid
Générations Futures demande que l’Anses suspende immédiatement les autorisations de mise sur le marché des produits contenant du boscalid, et autres SDHI, à titre conservatoire.
« Nous demandons également que la France fasse usage de la clause de sauvegarde prévue au niveau européen pour faire obstacle à l’entrée d’aliments traités avec des substances de cette famille chimique et demande une révision communautaire de l’homologation de ces substances actives SDHI, conclut le porte-parole de l’association. Enfin, l’autorisation du boscalid arrivant à son terme en juillet de cette année, nous demandons à la France de s’opposer à sa réhomologation. »