L’installation autorisée pour 4 150 tonnes de produits, à Vieux-Manoir, à une vingtaine kilomètres de Rouen, « fait courir des risques à la santé des riverains et des habitants de la Métropole », déclare Claude Taleb, conseiller régional écologiste, en marge d’une assemblée plénière de la région durant laquelle les élus écologistes ont évoqué leur préoccupation sur le sujet.
Avis favorable
Un document du bureau de recherche minière et géologique (BRGM) rendu public au début de 2018 évoque ainsi un risque « a priori élevé » pour « l’alimentation en eau potable, […] notamment au niveau de la Métropole Rouen Normandie ». Mais selon la préfecture, l’Agence régionale de santé (ARS) a donné un avis favorable au projet après avoir estimé qu’il ne « représente aucun risque pour la santé ».
« D’après une étude Antea que nous avons diligentée, il n’y a pas de réseau karstique, c’est-à-dire pas de lien possible entre le site de stockage et la nappe phréatique » qui alimente la métropole rouennaise, indique Yvan Cordier, le secrétaire général de la préfecture.
Par arrêté préfectoral du 21 juin 2017, la société Odièvre est autorisée à stocker jusqu’à 4 150 tonnes de ces produits, soit un volume de 60 700 m³ sur une surface de 6 430 m² à Vieux-Manoir. Selon la préfecture, l’entreprise qui appartient au groupe Cap Seine veut y « concentrer » les produits qu’elle stocke sur 65 sites différents, dont celui de Vieux Manoir, en cours d’agrandissement.
Un « risque moindre »
Avec ce nouvel établissement classé Seveso haut, « le risque est moindre » qu’avec des produits actuellement « disséminés sur une multitude de sites », Seveso bas, car les normes y sont plus strictes, argumente Yvan Cordier.
En outre la société a « modifié légèrement » son réseau de collecte de l’eau pour répondre aux objections de l’agence de l’eau qui s’était abstenue lors du vote du conseil départemental de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques (coderst) qui a rendu un avis positif, selon Yvan Cordier.
La préfecture renvoie au groupe Cap Seine quant à la date de l’ouverture de l’établissement et sur la question de savoir si la société augmente ses capacités de stockage de ces produits.
Sollicité, Cap Seine n’a pas donné suite. Une pétition lancée fin mars avait recueilli lundi plus de 1 400 signatures.