Lors de la présentation d’Agritechnica, salon allemand du machinisme agricole, ce mercredi 12 octobre 2016 à Paris, Michel Portier, directeur général du cabinet Agritel, annonçait une « chute des ventes de matériel inédite en France pour la saison 2016-2017 ».
« Avec les rendements de blé tendre en France, il faudrait que le prix payé à l’agriculteur soit de 225 € pour que celui-ci rentre dans ses charges, calcule-t-il. Aujourd’hui, pour un blé de qualité standard, il est de l’ordre de 150 à 160 €. »
Le cabinet Agritel annonce un défaut de trésorerie de l’ordre de 1 000 €/ha cette année, empêchant les céréaliers de préparer la nouvelle récolte dans de bonnes conditions.
Faire l’impasse sur certaines charges
Outre le plan d’urgence proposé par l’État, « le céréalier devra réduire drastiquement certaines charges savamment choisies », poursuit Michel Portier. Comme faire l’impasse sur les fertilisations de phosphore et potasse, sur leur rémunération, sur les produits phytosanitaires dans la mesure du possible, et surtout sur les charges de structure.
Les charges de structure, estimées à 850 €/ha par Agritel, seraient revues à la baisse de manière draconienne, entre autres le poste du machinisme. 92 % des agriculteurs interrogés dans un sondage effectué par Datagri n’achèteront pas de matériel neuf cette année, 80 % veulent du matériel moins sophistiqué.
« Cette situation risque d’être localisée sur la France et les constructeurs devront donc être d’autant plus ouverts à l’international et notamment ailleurs en Europe », insiste Michel Portier.