Les oléoprotéagineux de printemps disposent de nombreux atouts pour le système de culture. Ils sont tous de bons précédents au blé, leurs charges opérationnelles sont modérées, et ils permettent de rompre le cycle des flores hivernales.

Les légumineuses ont aussi l’avantage de l’enrichir en azote sans nécessiter d’apport d’engrais minéral azoté.

Pois chiche et lentille sont adaptés aux petites terres argilo-calcaires et ont un cycle court. À noter que ces deux cultures sont sous contrat, tout comme le pois vert et le lin.

Quant au tournesol, il montre une certaine robustesse aux aléas (la météo, les prix). S’il est irrigué, son besoin en eau est modéré et précoce. En revanche, les oiseaux restent la bête noire de cette plante. Par ailleurs, dans la version arrosée, le risque de sclérotinia du capitule est plus élevé (choisir une variété peu sensible).

Autre point à ne pas négliger, le désherbage de pré et post-levée en soja. Et l’irrigation, si elle est pratiquée, doit être poursuivie jusqu’en septembre.

Le pois, la féverole, le lupin, et le lin étant sensibles aux coups de chaud (sec) de fin de cycle, il est recommandé de privilégier les semis précoces.

Pois, féverole, lupin, pois chiche, et lentille devront faire l’objet d’une adaptation de la protection insecticide et fongicide au contexte de l’année. « En cas de printemps humide, il faudra surveiller le botrytis sur la féverole, le pois, et le lupin ; l’ascochytose pour le pois ; l’anthracnose sur le lupin », prévient Agathe Penant, ingénieure Terres Inovia. Côté insectes, la bruche s’attaque aux trois légumineuses. « La lentille, également la cible de cet insecte, étant à destination de l’alimentation humaine, cela peut entraver sa commercialisation », ajoute Claire Martin-Monjaret, ingénieure Terres Inovia. Le lupin est, lui, sensible en début de cycle au thrips et à la sitone ; le puceron et la tordeuse sont friands de pois et de féverole ; l’héliothis de pois chiche.

Quant au point épineux de la lentille (dont la récolte est un point de vigilance) et du pois, ilreste l’historique Aphanomyces de la parcelle.

Prendre en compte l’herbicide sur colza

Enfin, si la culture de printemps remplace un colza retourné à l’automne, « il importe de tenir compte de l’herbicide éventuel utilisé », insiste Terres Inovia dans ses conseils régionaux. Le tournesol est déconseillé après Lontrel SG, le soja après Callisto, le pois après Callisto, Ielo, et Lontrel SG, la féverole après la napropamide (Colzamid…), Altiplano Damtec, Callisto, Ielo, et Lontrel SG, le lin après la napropamide, Altiplano Damtec, Axter, Cent 7, Colzor Trio, Ielo, et la propyzamide (Kerb Flo…), la lentille après la napropamide, Altiplano Damtec, Atic-Aqua, Ielo, Lontrel SG, et Springbok. « L’institut ne dispose pas de données expérimentales - ni internes, ni externes - sur le pois chiche et le lupin », précise Franck Duroueix, responsable de l’évaluation des intrants à Terres Inovia.

« Le travail du sol profond (supérieur à 15 cm) et la préparation du lit de semences réalisés pour le colza pourront le plus souvent être valorisés pour la culture de remplacement. C’est particulièrement vrai dans les sols argileux à bonne capacité structurale. Limiter les surcoûts induits par le retournement passe aussi par l’optimisation du nombre de passages de travail du sol et de reprise », conclut l’institut.

Isabelle Lartigot