Des agriculteurs locaux affiliés à la Coordination rurale ont manifesté le dimanche 26 mai 2024 en fin de journée à Pavie devant l’antenne gersoise de l’OFB, chargé de la police de l’environnement.
Soutien national pour l’OFB
Les manifestants avaient notamment soudé la grille de l’entrée, selon le récit de la Coordination rurale du Gers, et déployé une banderole sur laquelle il était écrit « avis de passage, propriété privée, défense d’entrer, ligne rouge franchie, dernière sommation ». « L’établissement apporte son soutien à ses agents et condamne fermement ces dégradations et menaces. Les signalements nécessaires sont en train d’être effectués au procureur de la République », a réagi l’OFB, joint par l’AFP mardi.
Le ministre de la Transition écologique a condamné lundi ces « dégradations » dans un message publié sur X. « Je renouvelle tout mon soutien aux agents de l’OFB qui mènent un travail sans relâche au service de la nature, a écrit Christophe Béchu. Toute tentative d’intimidation est vaine et ne saurait être tolérée ».
Je condamne avec la plus grande fermeté les dégradations commises par la Coordination rurale sur les locaux de l’OFB à Pavie, dans le Gers. Je renouvelle tout mon soutien aux agents de l’OFB qui mènent un travail sans relâche au service de la nature. Toute tentative… https://t.co/LLQOgrGl8B
— Christophe Béchu (@ChristopheBechu) May 27, 2024
« Une pression traumatisante » sur une agricultrice
L’action dans le Gers est liée à des visites de l’OFB dans des exploitations au cours de ces deux dernières semaines, affirme la Coordination rurale, qui reproche aux agents d’être venus sans prévenir et armés, contrairement, selon les agriculteurs, à ce qui avait été convenu au terme du mouvement de colère de l’hiver dernier.
Pendant les manifestations agricoles en février, plusieurs de ses antennes en France avaient été ciblées par des déversements de purin ou des feux de pneus et des agents nommément menacés. De son côté, l’OFB a opposé en mars une ferme fin de non-recevoir aux demandes de désarmement de ses agents, « une ligne rouge » compte tenu des « vrais risques » encourus par ses personnels, aussi chargés de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces.
Dans un message publié sur X, la Coordination rurale s’indigne ainsi de la prise de position du ministre et souligne que durant ces contrôles « injustifiés », des agents auraient exercé une « pression traumatisante » sur une agricultrice.
Samedi matin, sans préavis, sur simple dénonciation anonyme, 2 agents de @OFBiodiversite , armés, se sont introduits dans une exploitation pour motif de "chien diviguant". Pendant plusieurs heures ils ont exercé une pression traumatisante pour la femme qui tient cette ferme, sans… pic.twitter.com/FPMtf3D7Q1
— Coordination Rurale (@coordinationrur) May 27, 2024
En réponse à la prise de position du ministre Lionel Candelon, président de la Coordination rurale du Gers, affirme avoir déposé plainte pour diffamation. « On ne laissera pas passer de telles accusations mensongères de la part d’un ministre », a-t-il ajouté, assurant que l’action n’avait donné lieu à « aucune dégradation, ni vandalisme, ni violence ».
« L’action est symbolique pour cette fois, la prochaine fois on fera comme au Crédit Agricole, on passera par-dessus », a déclaré mardi à l’AFP Lionel Candelon, en référence à de précédentes actions de dépôt de fumier et de déchets dans l’enceinte d’une agence de la banque.