« En février 2024, le repli des prix à la production de l’ensemble des produits agricoles amorcé au printemps 2023 se poursuit (–10,1 % sur un an) », à un rythme plus soutenu que celui observé en janvier (–7,8 %), rapporte Agreste (1) dans une note d’Infos rapides publiée le 29 mars 2024.

Néanmoins, les prix agricoles restent élevés et sont supérieurs de 7,6 % aux prix moyens de la période de 2020 à 2023.

Les céréales et oléagineux dévaluent de nouveau

En février, les prix des céréales reculent de 9,3 % sur un mois. La chute est encore plus brutale comparativement à l’année précédente, avec –33,5 % (après –27,8 % en janvier). « Les prix sur le marché mondial restent orientés à la baisse en raison de la concurrence toujours très vive des grains en provenance de la mer Noire », détaille Agreste.

En parallèle, les prix des oléagineux baissent de 25,4 % en glissement annuel. Cela s’explique par l’abondance des récoltes de soja au Brésil et de tournesol en Ukraine mais aussi par la réévaluation à la hausse des récoltes de colza dans l’Union européenne et au Canada. Les prix des céréales comme des oléagineux se rapprochent ainsi de leurs niveaux de 2020.

La viande ovine échappe à la tendance

Avec la fête de Ramadan et à l’approche de celle de Pâques, seuls les cours des ovins restent fermes en février. Les prix à la production des animaux de boucherie sont encore orientés à la baisse (–4,3 % sur un an, après –3,1 % en janvier). Selon Agreste, les tensions sur le pouvoir d’achat ralentissent la consommation des ménages et font pression sur les prix alors que l’offre est légèrement plus étoffée.

Il en est de même pour les prix du lait de vache qui poursuivent leur repli (–5,8 % en février, après –6,7 % en janvier), malgré des disponibilités toujours limitées. Ils sont toutefois supérieurs aux prix moyens de ces quatre dernières années.

Quant aux prix des œufs, ils perdent 14,4 % entre février 2023 et février 2024, « signe de la détente des prix des aliments et du retour progressif de l’offre après différents épisodes d’influenza aviaire ».

Les fruits et légumes en hausse

Toujours en février, les cours de la totalité des fruits frais sont supérieurs à ceux de 2023 et à la moyenne des prix de 2020 à 2023. Pour Agreste, ces augmentations sont portées par la bonne tenue des prix des pommes, des poires et des kiwis du fait d’apports nationaux parfois limités et d’une demande active malgré la douceur des températures.

À l’inverse, les prix des légumes frais fléchissent entre février 2023 et février 2024. « Les prix des endives demeurent en hausse mais ceux des poireaux (–15 %), des choux (–49 %) et salades (–22 %) reculent sous l’effet des températures qui ont favorisé l’offre et découragé la consommation de légumes d’hiver, obligeant à des concessions tarifaires », constate Agreste. Ils restent toutefois supérieurs à la moyenne quinquennale des prix.

Dans le même temps, les prix à la consommation des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées progressent sur un an, mais à un rythme nettement ralenti (+3,5 % en février, après +5,7 % en janvier). Si cette évolution concerne la plupart des grandes familles de produits alimentaires, ceux des volailles et des légumes frais sont orientés à la baisse.

(1) Service de la statistique du ministère de l’agriculture.