« La consommation chinoise de viande bovine s’amplifie continuellement, observe Baptiste Buczinski, agroéconomiste à l’institut de l’élevage. De 6 millions de tonnes équivalent carcasse en 2011, elle atteint les 10 millions de tonnes équivalent carcasse en 2021. La production intérieure reste stable. Ce sont donc les importations qui complètent les besoins, notamment en provenance du Mercosur. »
Le Brésil comme premier fournisseur
« La codépendance entre ces deux pôles économiques est impressionnante, poursuit-il. Sur 3,37 millions de tonnes équivalent carcasse importés mondialement par la Chine continentale, le Brésil en fournit 1,44 million. Avec l’Argentine et l’Uruguay, les trois membres du Mercosur fournissent 73 % des importations chinoises. »
« Ces pays y trouvent également un avantage : les exportations sont rentables, alors que le pouvoir d’achat de leurs populations baisse, souligne Baptiste Buczinski. Historiquement, 85 % de la production brésilienne était destinée à sa consommation domestique. Désormais, seulement 70 % des volumes restent sur le territoire. »
« En 2022, les exportations de viande bovine brésilienne ont atteint un niveau record historique : 2,72 millions de tonnes équivalent carcasse, dont 61 % à destination d’Hong Kong et de la Chine. Le Brésil est plus que jamais dépendant de l’économie chinoise. Cependant, le protocole sanitaire signé entre les deux pays fragilise les échanges, et les autorités brésiliennes souhaitent rediscuter de ces accords. »