«La demande chinoise de produits laitiers a été particulièrement conséquente en 2021 malgré les difficultés logistiques à l’échelle mondiale », expose Marion Cassagnou, dans la lettre Chine Abcis du 26 janvier. Les importations de crème ont augmenté de plus de 40 % sur un an. Les achats ont progressé de 13 % pour le beurre, 36 % pour le fromage, 27 % pour la poudre maigre et 32 % pour les poudres grasses. Seule la demande en poudre de lait infantile se replie de 22 % par rapport à 2020. Les parents « se tournent vers des produits haut de gamme et plus chers » ou « privilégient les laits infantiles fabriqués en Chine ».

Dans un contexte de « contraction de la ressource laitière » dans les grands bassins exportateurs en fin d’année, la Chine a « asséché le marché mondial limitant les disponibilités pour les autres pays importateurs et a donc contribué à la hausse des prix mondiaux ». Mais rien ne dit que cela continuera en 2022. Sur ses volumes importés, « la question de la part consommée et de celle stockée est quasiment impossible à évaluer. »

Stocks à évaluer

En plus de l’accompagnement des changements de modes de consommation, les incertitudes logistiques liées au Covid ont pu « provoquer des achats supplémentaires de précaution. » Sachant cela, « il est probable que des stocks aient été faits. Au vu des prix mondiaux actuels, la Chine pourrait être moins présente durant l’année 2022 dans une certaine mesure », avance Marion Cassagnou.

Pour autant, le scénario d’un repli « brutal » des importations « précipitant la chute des cours mondiaux des produits laitiers » ne semble pas à l’ordre du jour, car l’offre reste limitée. « Outre la baisse de collecte plutôt structurelle chez les principaux pays producteurs européens, la conjoncture en termes de coûts de production n’incite pas à augmenter la collecte. » La demande de l’Asie du Sud pourrait également prendre le relais. A. Courty