« Cet indice est plus délicat à élaborer que son homologue conventionnel, pour lequel les prix suivent les cotations, prévient Mohamed Bouzidi, analyste en macroéconomie à l’Institut technique de l’aviculture (Itavi). Ce n’est pas le cas en bio. Les fabricants d’aliments biologiques se fournissent dans un périmètre restreint, avec ce qu’ils trouvent. Les prix sont locaux et relativement indépendants des marchés mondiaux. Leur évolution peut même diverger d’une région à l’autre. »

Mohamed Bouzidi est analyste en macroéconomie à l’Institut technique de l’aviculture (Itavi) (© Itavi)

« Pour construire cet indice, nous demandons chaque mois aux fabricants d’aliments à quel prix ils se sont approvisionnés. Notre indice est une synthèse de ces chiffres. Il représente 80 % des volumes produits. Contrairement à l’indice « conventionnel », celui du bio suit relativement la courbe de l’Ipampa (1). On observe, entre 2020 et 2022, une progression notable, causée par une inflation latente suite à la reprise post-covid. Cette progression s’est accélérée à partir du premier trimestre 2022 en raison de la guerre en Ukraine. »

« À partir du premier trimestre 2023 »

« Alors que l’indice conventionnel a amorcé une baisse dès août 2022, observe Mohamed Bouzidi, le recul de l’indice bio n’a été enregistré qu’à partir du premier trimestre 2023. Cette baisse tardive est attribuable à un mode d’achat des matières premières plus étalé dans le temps et à une réduction de la demande. »

« Beaucoup de récoltes ont été déclassées ces derniers temps, ce qui tire les prix vers le bas. Certains blés bio, en fin de campagne 2023, se sont trouvés au même prix que leurs homologues conventionnels du début de la campagne 2024. Enfin, comme les céréales subissent une baisse des prix, il est logique que le mouvement soit identique en agriculture biologique. »

(1) Indice des prix d’achat des moyens de production agricole