« Yara a informé lundi le CSE central de Yara France de son intention de proposer une transformation du site Yara de Montoir-de-Bretagne en terminal d’importation et en unité de pointe de mélange et d’imprégnation d’engrais sur mesure », a fait savoir l’entreprise par mail, confirmant une information de Ouest-France.

Une très forte baisse de la consommation du type d’engrais fabriqués

« Ce projet de transformation conduirait à envisager la suppression de 139 postes, tous situés sur ce site », via un plan de sauvegarde de l’emploi, précise Yara. Parallèlement, « dans le cadre de la mise en œuvre du projet, 12 postes seraient créés ». Yara justifie ce projet par une très forte baisse de la consommation du type d’engrais fabriqués à Montoir-de-Bretagne, « divisée par quatre en 20 ans ».

« À la fin de septembre 2023, le site affichait une perte de près de 40 millions d’euros d’Ebitda. Il a été déficitaire pendant cinq années sur les six derniers exercices », fait savoir le fabricant norvégien d’engrais industriels, qui compte plus de 17 000 employés dans plus de 60 pays.

Yara a été sommé en juin de payer une amende de 519 900 euros, en raison de rejets trop importants de poussières dans l’atmosphère de son usine de la Loire-Atlantique. L’amende correspondait à la liquidation partielle d’une astreinte administrative journalière prise à l’encontre de Yara France en juin 2020. L’État lui a adressé plusieurs mises en demeure, dont la première remonte à 2011.

En août, un rapport de la Dreal (1) avait fait état d’une fuite d’acide sulfurique, estimée à 13 tonnes par l’exploitant, vers une rétention d’eau de pluie, remontant à la fin de juillet. « L’inspection des installations classées a constaté, au cours de ce contrôle, des non-conformités pour lesquelles l’exploitant devra justifier de mesures correctives », selon ce rapport.

À la fin de septembre, les dix maires de l’agglomération de Saint-Nazaire avaient dénoncé dans un communiqué un « dossier sensible et scandaleux » face à une entreprise démontrant « un mépris de la réglementation ».

(1) Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.