De janvier à mars 2019, les fabrications françaises d’aliments pour bovins ont progressé de 1,3 % pour atteindre 338 100 t, avec des évolutions nuancées selon les catégories d’animaux. « La dynamique est marquée en vaches laitières, note Stéphane Radet, directeur du syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia). La conjoncture plus propice expliquerait cette tendance, avec une quête de performance technique de la part des éleveurs. Les aliments de production sont davantage plébiscités que les correcteurs azotés. »

En début de campagne, les fabricants d’aliments étaient toutefois plus soucieux s’agissant du secteur allaitant, en raison de la sécheresse de 2018. « Si la décapitalisation a été plus importante en bovins viande qu’en laitiers, les effets de cette sécheresse ont été moindres qu’en 2006 et 2011. » La filière viande bovine reste très demandeuse de mashs, dont la production a bondi de 9,6 % sur le premier trimestre, pour atteindre 229 700 t. « C’est une forme d’aliment appréciée des éleveurs, car ils peuvent aisément reconnaître les matières premières utilisées dans le mélange. Les fabrications se sont professionnalisées sur les dix dernières années. Nous disposons désormais d’un panel stable de déclarants pour réaliser nos statistiques », précise Stéphane Radet. En ovins et caprins, les fabrications cumulées suivent aussi une tendance à la hausse sur le premier trimestre (+ 1,5 % sur un an), pour s’établir à 199 700 t.

Net repli en volailles

À l’inverse, la production s’érode nettement dans le secteur avicole, de loin le premier consommateur d’aliments composés. De janvier à mars, les volumes sont en recul de 2,1 % par rapport à 2018. « C’est particulièrement prégnant en poulet standard et label, ainsi qu’en dindes », s’inquiète le directeur du Snia.

Concernant les porcs, « le meilleur indicateur reste les fabrications d’aliments pour porcelets, qui tendent à s’améliorer en avril, après un premier trimestre défavorable ». Vincent Guyot