En 2024, la consommation de fruits et légumes frais continue de reculer, de 2 % en volume par rapport à 2023 après avoir déjà perdu 3 % entre 2022 et 2023. Accompagnée par Aprifel (1) et le CTIFL (2), Interfel (3) a présenté par la voix de son président Daniel Sauvaitre le bilan de la filière en 2024, le 25 février 2025 à l’occasion du Salon de l’agriculture.

Ces chiffres sont le résultat d'une météo capricieuse qui n’a globalement pas encouragé la consommation des fruits et légumes d’été, mais aussi à une déconsommation tendancielle observée depuis plusieurs années, a présenté Interfel. Si le Covid avait redonné de l’intérêt pour les produits bruts, la filière observe depuis 2020 un repli, chaque année, des quantités achetées par ménage (de 2,2 personnes), passées de 182 à 158 kg/an. Autre enseignement de l’année, « même si les Français restent vigilants sur les prix, on observe moins de glissements [vers l’entrée] de gamme », a constaté Daniel Sauvaitre.

La balance commerciale se dégrade

Le déficit commercial de 2023 a atteint 5,5 milliards d’euros contre 3,4 en 2015. En 2023 toujours, les importations couvraient environ la moitié de la consommation française. Mais en retirant les fruits exotiques qui ne peuvent être produits sur le territoire métropolitain, les importations ne couvrent « plus que » environ un tiers de nos besoins, a indiqué Daniel Sauvaitre. Moins alarmant donc, « mais il y a encore pas mal de parts de marché qui peuvent être reconquises », a-t-il commenté.

À ce sujet, deux ans après le lancement du plan de souveraineté pour la filière des fruits et légumes, « les promesses de l’État ont été tenues avec des moyens importants mis en place pour soutenir les investissements », se félicite l’interprofession. Elle s’inquiète toutefois de l’absence de garanties du maintien des fonds pour ce plan de souveraineté, et de l’absence de budget affecté à la dynamisation de la consommation, qui faisait pourtant partie des quatre axes du plan.

Interfel a également mis en avant la forte hausse des coûts de production à laquelle fait face la filière depuis 2020 avec notamment « +13 % pour la main-d’œuvre, +24 % pour les emballages, +46 % pour les engrais et +67 % pour les carburants ». Elle demande une garantie de ses moyens de production (protection de cultures et accès à l’eau) et regrette les « surréglementations et surtranspositions françaises qui pénalisent notre propre économie », a rappelé Daniel Sauvaitre.

(1) Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes. (2) Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes. (3) Interprofession des fruits et légumes frais.