« Aujourd’hui, nos outils indiquent que le scénario le plus probable [pour l’évolution du marché des céréales et des oléagineux à court et moyen termes], est que la tendance soit baissière, observait Sylvain Jessionesse, agriculteur et cofondateur de Piloter sa Ferme le lundi 9 septembre 2024. On a un niveau de confiance [dans ce scénario] qui diminue, ce qui veut dire que […] nous arrivons peut-être à la fin de la baisse. » Et le constat est identique pour le colza.

Prudence toutefois, puisqu’il ne s’agit en aucun cas de prévisions, comme l’a souligné Sylvain Jessionesse lors du webinaire « Le direct Marchés » réalisé en partenariat avec Terre-Net le 9 septembre. L’outil de l’entreprise Piloter sa ferme, payant, étudie différents scénarios (baisse, maintien ou hausse des cours) en fonction de plusieurs indicateurs et indique à l’utilisateur l’hypothèse qui lui semble la plus probable.

Argus Media évoquait déjà le 6 septembre une « forte volatilité » des prix du blé tendre entre la fin d'août et le début de septembre. Pour rappel, une production mondiale élevée se profile pour 2024-2025. Et « sans être dans l’excès », le ratio stocks sur utilisation, évalué à 30 %, reste « relativement confortable », commentait Constant Thirouin, également agriculteur et consultant pour Piloter sa Ferme.

Besoins en trésorerie

Les faibles rendements font grimper le coût de production à la tonne. Ce dernier est souvent porté à 230 €, 240 €, voire plus, selon Sylvain Jessionesse. L’AGPB (Association générale des producteurs de blé) évoquait même d’une moyenne de 264 €/t le 5 septembre 2024 lors de sa conférence de presse de rentrée.

Les cours sont donc aujourd’hui loin de couvrir les frais engagés. Alors faut-il attendre pour vendre ? Le cofondateur de Piloter sa Ferme invitait les agriculteurs à faire le point sur leur exploitation pour connaître leur niveau de charges et leurs besoins actuels en trésorerie afin d’aiguiller leurs décisions.