La Commission européenne a révisé à la baisse, ce 22 juillet 2024, ses estimations de rendement pour la quasi-totalité des cultures. Elle justifie ces baisses par les conditions chaudes et sèches dans le sud-est de l’Europe d’une part, et les conditions humides en Europe de l’ouest d’autre part. Les attentes restent toutefois « proches des moyennes quinquennales », précise la Commission. Ces prévisions avaient déjà été abaissées le 24 juin.
Chaud et sec en Europe de l’Est
« Dans une grande partie du centre-sud et du sud-est de l’Europe, juin et juillet ont été exceptionnellement chauds, avec plusieurs jours avec des températures maximales supérieures à 35°C, affectant négativement les cultures d’été au moment de la floraison », explique la Commission européenne. C’est notamment le cas dans l’est de la Hongrie, l’est de la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce, où les températures élevées se sont accompagnées d’un déficit pluviométrique.
Les révisions à la baisse les plus marquées concernent le tournesol (–5 % sur un mois, à 20,9 q/ha), le maïs grain (–4 %, à 72,4 q/ha) et les pois (–6 %, à 23 q/ha). Les rendements sont également abaissés pour l’orge d’hiver (–3 %, à 57,6 q/ha), le colza (–2 %, à 31 q/ha), les pommes de terre (–2 %, à 35,1 t/ha), les betteraves (–1 %, à 73,4 t/ha) ou encore le soja (–2 %, à 28,6 q/ha).
Au contraire, les prévisions pour l’orge de printemps ont été une nouvelle fois révisées à la hausse (+1 %, à 44,4 q/ha), ce qui renforce des attentes nettement supérieures à la moyenne quinquennale (40,8 q/ha). Cela s’explique par le « maintien de conditions favorables en Espagne ainsi qu’en Europe du Nord », indique la Commission européenne. Les prévisions de rendement ont également été révisées à la hausse pour le blé dur (+2 %, à 33,5 q/ha), et sont restées stables pour le blé tendre (58,7 q/ha).
Effet négatif sur les orges d’hiver françaises
Par ailleurs, les conditions humides se poursuivent « dans une grande partie des Pays-Bas, dans les zones allemandes limitrophes des Pays-Bas et dans le centre-est de la France », estime la Commission européenne. Sols engorgés, pression des ravageurs et maladies, difficulté d’intervention… Les cultures d’hiver y souffrent depuis le début de la campagne.
« Aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg, les retards dans les semis des cultures d’été dus à l’humidité des sols n’ont pas été compensés et il semble désormais peu probable que les cultures d’été atteignent des rendements moyens », juge l’institution. Dans le sud de l’Allemagne et le nord de l’Italie, un excès d’eau est également enregistré mais les cultures « pourraient encore se rétablir » et atteindre les rendements moyens.
En France, plus spécifiquement, la Commission note que « les conditions humides persistantes après la mi-juin ont eu un effet particulièrement négatif sur l’orge d’hiver, affectant non seulement le poids des grains mais également leur qualité. »