« Depuis le début de la saison, plusieurs régions d’Europe ont été affectées par des conditions météorologiques défavorables, rappelle la Commission européenne dans son bulletin mensuel de suivi des cultures en Europe, publié le 25 mars 2024. Dans le Nord, les champs les plus gravement touchés devraient être réensemencés avec des cultures de printemps ou d’été. Dans le Sud, l’impact se traduit principalement par une réduction du potentiel de rendement. »

Endurcissement limité

« Les cultures d’Europe centrale sont confrontées à un risque accru en cas de vagues de froid à la fin du mois de mars ou en avril », prévient la Commission européenne. En effet, les céréales demeurent non endurcies dans le sud de l’Europe, et « un désendurcissement significatif » est observé en Allemagne, dans l’ouest de la Pologne, en République tchèque, Slovaquie, Autriche, Slovénie, Croatie, Hongrie et dans l’ouest de la Roumanie.

L’endurcissement est modéré dans les îles britanniques, le nord de la France, les pays du Benelux et le pourtour de la mer Noire. Il est quasiment total, voire total en Russie et dans les pays scandinaves et baltes. Les prévisions actuelles à dix jours sont toutefois rassurantes, avec des températures supérieures à la moyenne dans la majeure partie de l’Europe.

Niveau d'endurcissement du blé d'hiver en Europe. Légende des couleurs du haut vers le bas : non endurci, peu endurci, partiellement endurci, endurcissement avancé, quasiment totalement endurci, totalement endurci. (© Commission européenne)

Comme le rappelle l’institution, malgré une baisse du mercure de quelques jours entre la fin de février et le début de mars, des températures plus élevées que la moyenne ont été observées sur une grande partie du territoire européen depuis le début de février. Seul le nord de l’Europe y a échappé (Scandinavie et certaines régions russes). Les températures, inférieures à la moyenne de référence, n’y ont causé, depuis le dernier bulletin oublié en février, « que » des dégâts « mineurs » dans le district russe de la Volga.

Des semis de printemps affectés

Sur une grande partie de l’ouest, du nord et de l’est de l’Europe, l’excès de pluies à l’automne a perturbé les semis et les interventions, et entravé le développement des cultures. Dans certaines régions, les conditions humides persistent et limitent maintenant les semis de printemps, d’orges notamment. C’est le cas de la France, où une partie de la sole, d’abord imaginée en hausse en compensation aux semis d’automne, pourrait être reportée sur les cultures d’été.

À l’inverse, les cultures d’hiver de l’est de la Roumanie et de la Bulgarie, et particulièrement le colza, souffrent d’un déficit pluviométrique « persistant, rapporte la Commission. En Sicile et au Maghreb, les conditions de sécheresse durant l’hiver ont quant à elles entraîné une faible accumulation de la biomasse des cultures d’hiver. »

En France, la Commission européenne prévoit une baisse de rendement 1 ou 2 % pour les céréales d’hiver et de printemps par rapport à la moyenne de référence. Pour le colza, les prévisions restent conformes à la moyenne.