Le prix des céréales et leur qualité ne sont pas les seuls critères de concurrence de la filière. Dans une étude commandée par FranceAgriMer, l’Institut supérieur d’économie maritime (Isemar) rappelle l’importance de la logistique maritime. « La question des outils maritimes a une importance stratégique dans la compétition internationale pour les exportations de grains », estime l’organisme dans le document, publié le 19 juin 2023 par FranceAgriMer.
L’Isemar note qu’une « concertation nationale devrait être menée », impliquant les acteurs de la filière des céréales et des ports français. L’objectif est de réfléchir aux forces et faiblesses du tissu portuaire, pour « identifier les points d’amélioration et ainsi éviter le recul des trafics à moyen et long terme ». Pour l’heure, FranceAgriMer identifie trois enjeux stratégiques.
1. Silos en ports profonds
Le premier enjeu est la création de silos dans les ports profonds pour faciliter la productivité navale. « La productivité des navires tendant vers le gigantisme, une partie de la performance portuaire future passe donc par la création de nouveaux silos dans les ports profonds », estime l’Isemar. La France dispose de peu de terminaux en eau profonde : l’un à La Rochelle (quartier de La Pallice) et l’autre à proximité de Saint-Nazaire (Montoir).
2. Gestion des allotements plus fins
Le deuxième enjeu est celui de la gestion plus fine des lots. L’institut considère que « l’avenir n’est pas forcément aux silos uniques et massifs, la logistique des grains va devenir plus “fine” avec une ségrégation des produits, des qualités, des labels et des certifications à l’importation et à l’exportation ».
3. Décarbonation de l’acheminement des grains
Enfin, le troisième enjeu est celui du développement de l’approche multimodale (rail, fluvial). L’Isemar juge que « le poids de la route dans les pré- et postacheminements des grains peut se réduire pour répondre aux objectifs de décarbonation ». Cela impliquerait une approche « plus diversifiée ».