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Selon l’estimation au 1er mai 2023, les surfaces implantées en carottes destinées au marché du frais pour la campagne de 2022-2023 sont estimées à 10 330 hectares en France. Elles régresseraient de 8 % par rapport à la campagne précédente et de 14 % dans le Sud-Ouest, principal bassin de production. C’est ce que constate Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans sa note d’Infos rapides de ce vendredi 26 mai 2023.

Le recul des surfaces fait chuter les ventes sur le marché du frais

La faiblesse des prix lors de la précédente campagne de commercialisation a pour partie entraîné un ajustement à la baisse des superficies, notamment dans la Région Aquitaine. La production commercialisée pour le marché du frais est estimée à 292 800 tonnes, soit une baisse de 20 % par rapport à la campagne de 2021-2022. Le recul est important dans les bassins Ouest (–25 %) et Sud-Ouest (–23 %).

La poursuite d’un temps chaud et sec durant l’été 2022 a pesé sur les semis et le développement des carottes de saison et de conservation, avec comme conséquence une proportion plus importante de petits calibres et de carottes non commercialisables en frais (écarts de tri), orientées vers la transformation (45 000 tonnes dans la Région Aquitaine). À compter de janvier, les volumes commercialisés sont à nouveau en nette baisse sur un an.

L’offre limitée en carottes accélère les prix en fin de campagne

Les premiers mois de la campagne de 2022-2023 (de mai à juillet 2022) ont débuté avec des prix à la production de la carotte inférieurs ou proches de ceux de la campagne précédente. À partir du mois d’août, ils ont fortement progressé aussi bien sur un an que par rapport à la moyenne de 2017 à 2021 : depuis décembre 2022, ils dépassent d’au moins 40 % le niveau des années précédentes, atteignant un niveau record en avril 2023. Comparativement à l’ensemble des légumes frais, les prix de la carotte évoluent de manière similaire jusqu’en mars 2023.

L’accélération des prix depuis janvier 2023 et plus particulièrement en mars et avril est directement liée à l’insuffisance de l’offre nationale, dont les volumes sont en forte baisse sur un an. Elle s’accompagne d’un recours accru aux importations en février et mars 2023, de +20 %.

Sur la période de mai 2022 à mars 2023, le déficit du commerce extérieur de la carotte pour le marché du frais (84 850 tonnes) s’accroît de 21 % sur un an, principalement sous l’effet de la baisse de 40 % des exportations (38 000 tonnes contre 65 000 tonnes sur la même période en 2021-2022).