Les Soulèvements de la Terre ont été dissous ce mercredi 21 juin 2023 en Conseil des ministres, a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Accusé par le gouvernement « d’incitation par la violence », le collectif écologiste est publiquement soutenu par La Confédération paysanne qui fustige l’absence de réponse du gouvernement sur le fond.

La Confédération paysanne fustige la dissolution

« On peut dissoudre comme on veut mais ça ne résout pas la question soulevée », affirme Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. Interrogée par La France Agricole, elle dénonce « un mirage extrêmement dangereux et douloureux lié à l’absence totale de réponse aux problématiques portées » par Les Soulèvements de la Terre.

« C’est une attaque à la liberté d’expression, à la démocratie, aux opinions, car sur les idées portées par le collectif sur la préservation de l’eau, de la terre, de l’avenir des jeunes, on n’a aucune réponse du gouvernement »,  poursuit-elle. Et d’insister : « On prend cette dissolution comme une attaque directe envers le mouvement social, écologique et indirectement envers les syndicats. »

La Confédération paysanne, qui a manifesté à plusieurs reprises aux côtés du collectif écologiste, se dit « inquiète des mauvais signaux » envoyés par le gouvernement face à la nécessité d’accompagner « l’ensemble des agriculteurs et du monde rural ». Par la voix de sa porte-parole, le syndicat réitère sa demande auprès des « décideurs politiques » de créer de « vrais espaces de dialogue ».

Le gouvernement dénonce les « recours à la violence »

La dissolution des Soulèvements de la Terre a été annoncée le mercredi 21 juin 2023 à la sortie du Conseil des ministres durant lequel Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a présenté un décret de dissolution. « Le recours à la violence n’est pas légitime en état de droit et c’est bien cela qui est sanctionné », a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran lors du compte-rendu du Conseil.

La procédure de dissolution du collectif avait été engagée dès le 28 mars 2023, après des heurts entre forces de l’ordre et opposants aux retenues d’eau de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Violences qui avaient été imputées au collectif, le ministre de l’Intérieur les qualifiant « d’écoterroristes ».

« Tout continue »

« Et si cette dissolution était en réalité un appel ministériel à rejoindre un grand mouvement de résistance ? interrogent les Soulèvements de la Terre dans un communiqué de presse. Un réseau qui déclare 110 000 membres et 180 comités locaux, fort d’autant de personnes engagées dans la vie publique, dans des collectifs et syndicats. Un mouvement prétendument interdit mais collectivement inarrêtable. »

Dès ce mercredi 21 juin 2023 au soir, le mouvement rappelle que des rassemblements de soutien sont organisés devant les préfectures et les sous-préfectures d’une centaine de villes en France. Et dès 17 heures, une conférence de presse du collectif sera donnée devant le Conseil d’État, à laquelle la Confédération paysanne assistera. « On partage des objectifs avec ce mouvement et c’est pour ça qu’on a fait et qu’on refera des choses ensemble », réaffirme la porte-parole du syndicat à La France Agricole.