Les discussions semblaient pourtant bien parties, à en croire le communiqué de presse diffusé ce mercredi 10 avril 2019 par la Confédération paysanne. Le syndicat s’y dit satisfait des conditions dans lesquelles a commencé « l’assemblée générale constitutive de l’association France Brebis laitière (FBL), préfigurant la création d’une interprofession nationale ovine laitière » hier à Toulouse.

Tout le monde autour de la table

« Les représentants des éleveurs, y compris fermiers, et les acteurs de la transformation du lait de brebis en coopérative et en industrie privée des trois bassins historiques de Roquefort, d’Ossau Iraty et de Corse étaient présents, se réjouit la Confédération paysanne. Les représentants organisés des éleveurs et de l’industrie des zones extérieures à ces bassins étaient aussi invités. »

 

Puis est venu sur la table le sujet qui fâche : « Alors qu’un esprit d’ouverture a prédominé dans la construction de ce projet, la difficulté est apparue à l’heure de la constitution du collège des producteurs du fait du dogmatisme syndical de la FNO. Cette dernière a opéré un coup de force en voulant imposer une répartition déséquilibrée des postes avec 80 % des voix pour la FNO. »

« Pas d’interprofession sans véritable pluralisme »

La Confédération paysanne estime qu’il serait plus juste de « caler les représentations des syndicats agricoles sur les scores globaux issus des élections professionnelles. […] Pour participer à ce collège des producteurs, nous exigeons que la FNO revienne sur cette posture radicale de blocage qui remet en cause notre présence à FBL. À défaut, la FNO devra assumer la responsabilité que FBL ne soit pas reconnue comme interprofession par les pouvoirs publics, remettant ainsi en cause son existence. »

 

La Coordination rurale partage le point de vue de la Confédération paysanne, refusant de « cautionner une telle répartition des sièges, […] car elle ne représente en aucun cas le paysage syndical au sortir des élections aux chambres d’agriculture. » Dans son communiqué diffusé ce 10 avril, la Coordination relate « sa grande surprise » quand elle a découvert le nombre de siège dont elle disposerait dans le collège des producteurs.

La répartition des sièges fait débat

« Au sein du futur collège des producteurs de France Brebis laitière, et de l’interprofession en devenir, la répartition des différentes sections a été actée : la Coordination rurale ne disposerait que de trois sièges sur 30 pour l’assemblée générale au même titre que la Confédération paysanne, quand la FNO rafle 80 % des sièges soit 24 au total ! »

 

Et d’ajouter que « le nombre de représentants syndicaux au sein du collège des producteurs de la future interprofession serait du même ordre, à savoir 1 siège accordé à la Coordination rurale au même titre que la Confédération paysanne et 7 sièges accordés à la FNO. Afin de valider cette répartition et montrer un semblant d’aspect démocratique, un vote à bulletins secrets a été réalisé, mais sur la base de la répartition préalablement établie ! »

 

La Coordination rurale demande l’annulation de ce vote. « La constitution d’une interprofession doit se faire de manière constructive et ses différents collèges doivent être représentatifs ! Sans une remise en règle de la représentativité syndicale au sein […] du collège des producteurs […], la Coordination rurale ne peut désigner de représentants au conseil d’administration de l’interprofession laitière ovine. »