Ce 1er juin 2017, la Confédération paysanne présentait à la presse son nouveau secrétariat national, qui comprend cinq nouveaux visages. Deux élus ont vu leur mandat renouvelé. Réélu porte-parole national, Laurent Pinatel annonce un mandat « tourné vers la dynamique syndicale » en vue des élections professionnelles de 2019.
Mais au-delà d’un succès de son syndicat aux élections des chambres d’agriculture, l’objectif est d’« aider un maximum de paysans à relever la tête et à retrouver du sens à leur métier », rappelle-t-il. Et pour cela, l’année sera centrée sur la déclinaison du rapport d’orientation présenté lors du congrès de Muzillac, en avril, intitulé « L’urgence d’un revenu pour les producteurs ».
La « lutte contre l’industrialisation de l’agriculture » sera poursuivie, en étroite relation avec celle « contre l’industrialisation de notre alimentation, a expliqué le porte-parole qui veut aussi se battre pour la population qui, faute de revenu, subit son alimentation. Loin de nous l’idée de stigmatiser les pratiques agricoles, mais il faut revoir les politiques publiques. On a lancé l’agriculture sur les rails du productivisme et c’était nécessaire. Aujourd’hui il faut tout remettre à plat, voir comment sortir de ces rails et repenser notre contrat avec la société. »
Une éleveuse comme secrétaire générale
C’est notamment dans la campagne pour l’alimentation que s’était investie jusqu’à aujourd’hui la nouvelle secrétaire générale Temanuata Girard, à la tête d’un élevage de bovins et ovins bio avec transformation et vente directe, dans l’Indre-et-Loire.
Nouveau secrétaire national référent sur le lait, Nicolas Girod, producteur de lait à comté dans le Jura, sera lui aussi impliqué dans le groupe de travail sur l’alimentation.
Christine Riba, qui produit du raisin de table et gère un gîte dans la Drôme, reprend notamment les dossiers bio, OGM, semences.
Thierry Jacquot, qui produit et transforme notamment du bison américain dans les Vosges, porte les revendications du syndicat sur la présence du loup. Une présence qui menace l’activité des éleveurs et a un coût énorme pour la société, avec « des coûts de protection pour les troupeaux de 23 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 3 millions d’indemnisations versées aux éleveurs et les salaires de tous les fonctionnaires qui traitent ces dossiers… »
Faire bouger les lignes des contrôles
Cécile Muret, installée en maraîchage, légumes de plein champ et céréales dans le Jura, sera chargée des questions sociales de l’installation à la retraite en passant par le foncier et les droits sociaux. Mais c’est aujourd’hui d’abord sur les contrôles en exploitation qu’elle souhaite faire bouger les lignes, suite au drame survenu dans la Saône-et-Loire.
« Avec la manière dont nous sommes traités et broyés par l’Administration, dans une conjoncture difficile, il suffit d’un moment de faiblesse et on peut tous péter un câble », a-t-elle lâché, insistant sur la « violence inouïe » avec laquelle ces situations peuvent être ressenties par des exploitants… qui n’ont même pas touché les aides pour lesquelles ils sont contrôlés.
Enfin, Jean-François Périgné, mytiliculteur, complète le nouveau secrétariat national où il représente les paysans de la mer. Après avoir organisé l’an dernier six rencontres entre paysans de la terre et paysans de la mer dans des départements littoraux, la Confédération paysanne « travaille à renouer des liens » entre ces professions que beaucoup de problématiques lient : changement climatique, qualité des eaux, gestion de la ressource…