La clôture de l’hiver 2018 signait l’aggravation de la situation financière des exploitations bovines du Grand Ouest. La situation n’a que peu évolué, voire s’est aggravée durant les six premiers mois de l’année 2019. En effet, la situation de 33 % des élevages laitiers et de 26 % des élevages allaitants est qualifiée de critique pour les clôtures d’été 2019.
Un quart des élevages allaitants
La situation s’est aggravée dans les élevages allaitants, où le nombre d’exploitations en situation critique a augmenté de 2 % en quelques mois, principalement dans la région Grand Ouest où 42 % des exploitations allaitantes sont qualifiées comme telles. Globalement pour ces exploitations, les dettes à court terme restent encore très élevées, jusqu’à 2,1 fois supérieures à la moyenne.
Extrait de l’observatoire de 2017-2019, clôtures d’été, bovin allaitant. © Institut de l’élevage
Le revenu disponible reste très insuffisant, chutant de 5 % dans le bassin allaitant, de 14 % dans le Grand Ouest et de 29 % en zone de montagne. Il s’établit en moyenne à 16 000 € par an et par UTH familiale, s’étalant de 13 000 à 23 000 € selon la zone.
Les prélèvements privés atteignent moins de 21 000 € an et par UTH familiale sans aucune marge de sécurité. Les investissements diminuent dans toutes les zones. Le Grand Ouest et le bassin allaitant se tournent vers le refinancement (emprunts > investissements).
À n’en pas douter, les épisodes de sécheresse en 2018 et 2019 laissent à imaginer une nouvelle dégradation des trésoreries sur la zone du Massif central et de la Bourgogne.
Un tiers des exploitations laitières
Pour l’élevage laitier, le nombre d’exploitations en situation critique s’est stabilisé par rapport à 2018 : un tiers des élevages. En région Grand Ouest, ce sont 38 % des exploitations qui sont décrites comme critiques contre 49 % en 2018. Pour ces exploitations, les dettes à court terme ont été multipliées par 1,8 depuis 2018.
Extrait de l’observatoire de 2017-2019, clôtures d’été, bovin lait. © Institut de l’élevage
Après avoir augmenté en 2018, le revenu disponible des éleveurs laitiers a de nouveau chuté entre 14 % et 18 % selon la zone géographique. Il s’établit en moyenne à 20 000 € par an et par UTH familiale. Les prélèvements privés restent stables en moyenne à 21 000 € par an et par UTH familiale, ce qui ne laisse une fois encore aucune marge de sécurité.
L’évolution des investissements reste très liée au zonage géographique. Le Grand Ouest continue à faire du refinancement tandis que la zone Montagne connaît une hausse des investissements, financés en majeure partie par des emprunts.
La sécheresse qu’a connue l’Auvergne en 2019 aura des conséquences économiques et financières pour les élevages.
(1) Les exploitations dites critiques présentent une trésorerie nette globale négative et le ratio annuités/EBE > 40 % ou dettes totales/actif > 40 %.