Depuis février 2025, les pluies sont déficitaires dans les Hauts-de-France à cause d’un anticyclone qui s’est installé durablement sur le nord de l'Europe. « Depuis le 1er février, il est tombé 69 mm en moyenne sur la région, une quantité légèrement supérieure à celle normalement attendue lors d'un seul mois de février, constatait Météo-France le 29 avril dernier. Le trimestre février-mars-avril 2025 est le moins pluvieux enregistré depuis 1959 devant le trimestre février-mars-avril 2011. »

Assèchement des sols

Conséquence : après être restés plus humides que les normales de saison durant l’hiver, les sols ont subi un assèchement important dès le début de mars, et jamais observé sur les Hauts-de-France, au début d'avril. Depuis, ils sont dans une situation habituellement rencontrée à la fin d’un mois de mai. Ce déficit hydrique inquiète sur le terrain, notamment pour les céréales d’hiver dont la croissance est perturbée.

« Les blés sont très courts, avec une faible biomasse », constate Philippe Pluquet, responsable du pôle d'agronomie chez Noriap. Les racines sont peu développées, notamment les blés semés en novembre-décembre en petites terres. Dans le Nord-Pas-de-Calais, certains escourgeons ont épié dès le 20 avril 2025 à cause du stress hydrique. « Habituellement, c’est plutôt entre le 1er et le 10 mai », note Jean-Baptiste Journel, responsable technique chez Unéal. Et d'ajouter que depuis le 1er mars, il n’a plu que 20 à 50 mm contre au minimum 120 mm d’habitude dans le Nord-Pas-de-Calais.

Les orges de printemps semées à la fin de janvier souffrent, car elles n’ont quasiment jamais vu d’eau. Même chose pour les lins de printemps. « Les colzas, qui aiment la lumière durant la floraison, sont très beaux », constate en revanche Florian Lemoine, responsable agronomique chez Valfrance. Mais il faudrait un peu d’eau pour assurer le poids de mille grains. Les quelques pluies de la fin d'avril et du début de mai sont tombées au bon moment pour les maïs et les pommes de terre dont la croissance évolue correctement. Quelques problèmes de levée de betteraves sont toutefois observés.

Isabelle Escoffier