À Félines-Minervois, le marché du samedi matin est un point de rencontre pour les habitants. Beaucoup en profitent pour venir boire un café en terrasse devant l’épicerie communale. « C’est un bon lieu d’échanges », relève Aurore Daguier, qui vient chaque semaine y vendre ses charcuteries. Avec son compagnon, ils se sont installés il y a deux ans.
« Nous avons répondu à une offre de la mairie. Gregory était déjà éleveur de brebis, et je voulais produire des porcs en plein air. Nous cherchions une ferme depuis plusieurs années, sans succès. Ici, la mairie a mis à notre disposition des terres communales sur lesquelles nous avons pu nous installer », raconte Aurore. Au-delà de l’accueil, la jeune éleveuse apprécie le dynamisme de cette commune de 500 habitants.
« Nous ne voulons pas devenir un village-dortoir, mais au contraire créer des activités qui rassemblent les gens, qu’ils soient là de longue date ou arrivés récemment », affirme Anne Cabrié, qui mène l’équipe municipale depuis 2020.
Une gamme d’aliments locaux
Après avoir développé la vie culturelle, la deuxième étape porte sur l’agriculture et l’alimentation. « La commune possède des terres à vocation pastorale, où nous allons continuer à remettre des troupeaux pour limiter les risques d’incendie », note Guy Sabarthès, adjoint en charge de l’agriculture et lui-même vigneron. L’arrachage d’une partie des vignes a libéré des surfaces sur lesquelles il est possible de diversifier les cultures.
« Nous voulons élargir la gamme des aliments produits localement », affirme Anne Cabrié. En plus des vignerons, la commune compte désormais un éleveur ovin, une éleveuse de porcs, une chevrière, deux apiculteurs et un arboriculteur. Une maraîchère s’installera prochainement. « La mairie a acheté 1,2 hectare de terres qu’elle va lui louer, précise Guy Sabarthès. Pour la fertilisation, elle pourra utiliser le fumier des troupeaux. Et pour l’irrigation, nous allons stocker de l’eau dans deux cuves de l’ancienne cave coopérative. »
Plusieurs ateliers de transformation devraient également s’installer dans cette cave, qui va devenir un pôle alimentaire, une fois rénovée. « Nous allons aussi accueillir la maison des techniques paysannes d’Occitanie, qui va reprendre les locaux d’un ferronnier à la retraite », ajoute Anne Cabrié. Tout cela crée des emplois et attire des jeunes couples. « L’école communale compte encore deux classes, que nous tenons à préserver ! »