S’ils forment les agriculteurs de demain, les établissements agricoles permettent également de rapprocher les acteurs d’un même
territoire.
Recréer du lien avec le consommateur...
Un exemple en 2021 à Limonest, dans le Rhône, où des jeunes de l’institut Sandar ont lancé une Amap (1) au sein de leur établissement. « Ils ont participé à la phase de construction en toquant aux portes des habitants autour du lycée, raconte Magali Jacques, du réseau interrégional des Amap, puis en allant voir des producteurs. » Les élèves s’impliquent aussi dans la distribution des paniers. « Ces moments sont indispensables pour les sensibiliser à l'importance du lien avec le consommateur », commente Bénédicte Pelloux-Prayer, du réseau Amap Auvergne-Rhône-Alpes.
Au CFPPA de Caulnes, dans les Côtes-d’Amor, les BPREA (2) apprennent à devenir de bons commerciaux. Ils sont notamment évalués sur leur capacité à vendre un produit. « C’est un bon exercice pour la vente sur les marchés ou l’accueil à la ferme, commente Alain Le Faucheur, formateur. Le relationnel est important et la posture commerciale est particulière. Elle est basée sur une relation authentique entre le producteur et le consommateur. »
À Caulnes, l’accompagnement des professionnels agricoles du secteur pour la commercialisation en circuits courts, réalisé par les apprenants en BPREA, connaît un franc succès (lire l’encadré ci-contre). « Aujourd’hui, nous sommes sollicités par des agriculteurs du territoire pour que nos BPREA les accompagnent dans leur projet, indique Stéphanie Prat, chargée de développement au CFPPA. Nous choisissons les projets des agriculteurs les plus en adéquation avec ceux de nos élèves. »
...et y associer les producteurs locaux
Du côté du CFPPA de Thiérache, à Fontaine-les-Vervins, dans l’Aisne, la boutique de producteurs, ouverte depuis septembre 2020 deux après-midi par semaine, a su répondre à « la demande du territoire », selon Gwendoline Dubray, responsable du magasin. Celui-ci emploie également deux personnes du chantier d’insertion installé dans l’établissement agricole. « Il y a peu de magasins de producteurs aux alentours, explique Gwendoline Dubray. Ici, les clients retrouvent les produits d’une trentaine d’agriculteurs locaux. » Un partenariat qui continue de s’agrandir. « Dans le cadre de leur formation, les élèves réalisent des études de marchés sur les marchandises de la boutique, ajoute-t-elle. Par la suite, ils peuvent me suggérer de nouveaux producteurs avec qui travailler pour commercialiser leurs produits. »
Se tourner vers l’avenir
Le lycée agricole de Thiérache porte aujourd’hui un nouveau projet, avec l’ouverture prochaine d’un abattoir et d’un atelier de découpe au sein même de l’établissement. « Nous souhaiterions y associer des producteurs locaux, afin qu’ils puissent venir y faire abattre leurs volailles, précise Henry-Louis Bourgois, directeur de la structure. C’est un potentiel de formation intéressant pour nous. Nous avons le projet de développer, à terme, une certification de spécialisation (CS) “commercialisation” en apprentissage ou en formation continue. »
(1) Association pour le maintien d’une agriculture paysanne.
(2) Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole.