« Les courtiers restent attentifs à toutes les informations sur le coronavirus et son impact sur la demande », affirment les analystes de la maison de courtage Allendale.

 

Ainsi, le prix du soja a reculé pour la neuvième séance de suite, à un niveau plus vu depuis le début de décembre. « Pourtant, les derniers chiffres des autorités douanières chinoises montrent que la Chine a acheté beaucoup plus de soja aux États-Unis en décembre », relève Carsten Fritsch, stratégiste à la Commerzbank. Le pays a importé 3,09 millions de tonnes de soja américain, soit 21 % de plus que le mois précédent. C’est la plus forte quantité depuis mars 2018, juste avant le début de la guerre commerciale entre les deux pays.

 

« On est encore loin des volumes importés habituellement par la Chine avant les tensions commerciales », nuance toutefois M. Fritsch, en rappelant que Pékin avait importé 6,2 millions de tonnes de soja américain en décembre 2017 et 8 millions en décembre 2016.

 

Les courtiers espéraient que les importations de produits agricoles américains augmentent nettement après l’accord commercial officialisé entre Washington et Pékin à la mi-janvier. Mais les commandes ont tardé à se concrétiser et ne devraient pas reprendre tout de suite avec la crise sanitaire.

 

> Voir aussi : Accord Chine-USA : 200 milliards de dollars d’importations supplémentaires (16/01/2020)

 

« Si la mise en quarantaine de plusieurs villes signifie que des millions de personnes restent à la maison et ne vont pas au restaurant, la demande en viande et en d’autres aliments diminuera », estime le spécialiste pour qui la récente chute des prix du soja est « justifiée ».

 

Une vente de 134 000 tonnes de maïs

Dans ce contexte déprimant pour l’ensemble des produits agricoles, le cours du maïs est parvenu à se maintenir en hausse grâce à l’annonce, dans le système recensant au quotidien les plus grosses commandes effectuées auprès d’exportateurs américains, d’une vente de 134 000 tonnes à la Corée du Sud. Cette vente est toutefois qualifiée d’« optionnelle », ce qui signifie que le maïs peut être originaire des États-Unis ou d’un autre pays.

 

Pour les analystes de la Commerzbank, les échanges ont aussi été probablement marqués par la volonté de certains courtiers d’ajuster leur portefeuille en cette dernière séance de la semaine et du mois.

 

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le plus échangé, a terminé vendredi à 3,8125 dollars, contre 3,7950 dollars à la précédente clôture (+0,46 %).

 

Le boisseau de blé pour livraison en mars, également le plus actif, a fini à 5,5375 dollars, contre 5,6050 dollars jeudi (–1,25 %).

 

Le boisseau de soja pour livraison en mars, le plus échangé, a terminé à 8,7250 dollars, contre 8,7625 dollars la veille (–0,40 %).

 

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