Le ministère de la Transition écologique a décidé de prolonger d’un an la suspension de la chasse de la tourterelle des bois jusqu’au 31 juillet 2025. Une décision prise selon un arrêté publié au Journal officiel du 27 août 2024 et qui vient ajouter une page de plus au litige qui oppose écologistes et chasseurs depuis 2019.
L’espèce est sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) avec une population nicheuse qui a diminué de 44 % en France sur les dix dernières années « due en grande partie à la disparition des habitats de l’espèce », explique le ministère de la Transition écologique. .
La LPO regrette une suspension trop courte
La Ligue de protection des oiseaux (LPO) regrette « toutefois » que cette nouvelle suspension n’ait pas été prise pour cinq ans au minimum. Un constat qu’elle étend également aux chasses de la barge à queue noire et du courlis cendré qui ont aussi été suspendues jusqu’au 31 juillet 2025 selon des arrêtés publiés au Journal officiel du 2 août 2024.
L’arrêté suspendant la chasse de la tourterelle des bois avait reçu 80 % d’avis favorables lors de la consultation publique clôturée le 16 août dernier et qui avait recueilli 7 616 contributions.
Les pratiques agricoles en partie dans le viseur
Les 20 % d’avis défavorables mentionnaient notamment comme principal argument que cette chasse est autorisée dans les pays d’Afrique du Nord que traverse l’espèce durant sa migration. Les auteurs de ces avis regrettant que des « efforts de conservation différents sur l’axe de migration ne permettent pas la chasse de l’espèce dans les pays européens ».
Sur ce point, la LPO demande d’ailleurs à l’État français « de faire stopper les activités de tourisme cynégétique qui permettent à nos concitoyens d’aller tuer des milliers de tourterelles des bois dans certains pays africains, notamment au Maroc, où l’espèce n’est malheureusement pas encore protégée ».
Les opposants à l’arrêté et défenseurs de la chasse argumentaient que le recul des effectifs n’était pas lié à la chasse mais à la détérioration des habitats, la pollution, la destruction des haies et « la gestion intensive des parcelles agricoles ».
Le ministère de la Transition écologique expliquait dans les motifs de l’arrêté publiés lors de la consultation publique que des mesures avaient été mises en place suite à la mise en demeure adressée par la Commission européenne à la France en 2019. Il cite notamment le volet « Plantons des haies » du plan de relance (« Plantons des haies ») et les MAEC de la Pac.