La part des adeptes de la chasse ne cesse de régresser : de 2 500 000 chasseurs il y a 50 ans à moins d’un million aujourd’hui. Parmi les 963 571 chasseurs ayant validé un permis de chasser pour la saison 2022-2023 (dont une moitié de permis nationaux), 58 % ont plus de 55 ans et seulement 3 % sont des femmes. « Mais l’effectif des chasseurs se féminise progressivement avec une hausse de 25 % du nombre de femmes en presque dix ans », a souligné Marie-Laetitia des Robert, sociologue, le 5 septembre 2023 à Paris, lors de la présentation de l’enquête (1) qu’elle a menée à la demande de la Fédération nationale des chasseurs (FNC).

75 % des chasseurs sont des ruraux

Plus de 75 % des chasseurs sont des ruraux et 85 % d’entre eux se sentent « ruraux ». « Cette étude met fin à une légende urbaine qui laissait croire que les chasseurs étaient plus citadins que ruraux », a commenté Willy Schraen, président de la FNC. Les agriculteurs (y compris les ouvriers agricoles) restent surreprésentés : ils sont 10 % parmi les chasseurs (pour seulement 1,5 % de la population active). Parmi les premiers détenteurs des permis, on trouve à égalité des ouvriers ou employés (32 %) et des cadres supérieurs ou dirigeants (32 %). « La diversité sociale au sein des équipes de chasse est très appréciée des pratiquants », a relevé la sociologue.

4,2 milliards d’euros de dépenses en 2022-2023

Un chasseur dépense en moyenne 3 260 euros par an (accès à la chasse, armes, équipements, chiens…) auxquels s’ajoutent éventuellement 1 200 € pour un véhicule. Au total, les chasseurs ont dépensé 4,2 milliards d’euros en 2022-2023 et ont contribué à l’emploi de 37 400 ETP (équivalent temps plein).

Engagements bénévoles

Le nombre moyen de sorties annuelles est de 44, dont vingt en battue. Hors sortie de chasse, 800 000 chasseurs consacrent 27 jours par an à des activités bénévoles : 16,5 jours au service de la chasse et du territoire (aménagement des chemins par exemple), 8,5 jours pour « la nature, les espèces et leur suivi », et 2 jours d’actions socioculturelles et de services rendus à la commune.

La venaison, un enjeu qui monte

Les pratiquants viennent à la chasse majoritairement par initiation familiale avec comme première motivation « être en contact avec la nature », suivie de près par la convivialité et le contact avec les chiens. La dégustation de la venaison est un enjeu qui prend de plus en plus d’importance.

Les défis pour les 5 à 10 ans à venir

Parmi les défis pour les 5 à 10 ans à venir, l’objectif de « favoriser une cohabitation sereine entre les différents usagers de la nature » rassemble 86 % des chasseurs. Par comparaison, ceux de réguler le grand gibier et de réformer le système d’indemnisation des dégâts de grand gibier n’ont mobilisé que 68 % des réponses.

(1) Enquête conduite par Randea et Xerfi Spécific de février à juin 2023 avec 144 000 chasseurs ayant répondu aux questionnaires.