Un an après la signature du premier protocole cadre avec la chambre d’agriculture francilienne, la Métropole du Grand Paris et Seine Grands Lacs (établissement public territorial de bassin) s’engagent désormais auprès des chambres de l’Aube et de la Marne. Ces deux nouveaux protocoles, signés le 24 février 2025 au Salon de l’agriculture, fixent les règles d’indemnisation des agriculteurs en cas de surinondation de leurs parcelles concernées par la construction et l’exploitation d’un ouvrage créé pour protéger les habitants des inondations.

Plusieurs conventions ont été signées avec la Métropole du Grand Paris, Seine Grands Lacs et la profession agricole afin de prévenir les inondations et accompagner les agriculteurs. (©  Florence Melix)

Un forfait de 1 000 euros par hectare

Comme en Île-de-France, un forfait de 1 000 €/ha sera versé par la Métropole du Grand Paris aux agriculteurs, à la création d’une servitude de surinondation, et une indemnité pour perte de récolte sera calculée selon la culture en cas de crue. « Jusqu’à maintenant, concernant la gestion des inondations, ville et campagne se regardaient en chiens de faïence, a avoué Pascal Collard, vice-président de la chambre d’agriculture de la Marne. Avec la proposition d’indemnisation de la Métropole du Grand Paris, nous répondons présents pour aider à gérer les crues. »

Pour Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris et de Seine Grands Lacs, il s’agit d’un « partenariat gagnant-gagnant, signe de la solidarité de l’aval vers l’amont mais tout autant de l’amont vers l’aval. C’est du bon sens d’évaluer un préjudice lors des surinondations et de l’indemniser. »

212 zones d’expansion de crues

Pour prétendre à ces indemnisations, ces parcelles doivent au préalable être identifiées comme zones d’expansion de crues (Zec) par Seine Grands Lacs. 212 Zec sont actuellement identifiées (135 en 2024) sur le bassin de la Seine et sur ses affluents (la Marne, l’Aube et l’Yonne), dont la moitié fait déjà l’objet d’une convention avec des collectivités et chambres d’agriculture, prévoyant un démarrage des travaux d’ici à trois ans.

Dans la Seine-et-Marne, outre le casier pilote Seine Bassée, qui permet de stocker 10 millions de m³ et dont la mise en eau test vient de se terminer, des études sont en cours pour la zone d’expansion des crues de l’Yerres sur le site du bois de Rosay. La Métropole du Grand Paris s’est engagée au Salon de l’agriculture, à financer à hauteur de 50 % (245 000 €) des études complémentaires avant le lancement des travaux prévu en 2027. Dans ce projet, 68 hectares seraient surinondés.

Pour accompagner cette dynamique, la taxe Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) devrait représenter 40 millions d’euros de recettes en 2025.