« Lorsque la grêle est tombée sur des céréales à paille, la première chose est de faire réaliser un diagnostic par un expert, si la parcelle est assurée pour cet événement climatique. Dans le cas où la céréale est totalement déchiquetée, il n’y a plus rien à faire, cela ne vaut pas le coup de continuer à investir sur cette parcelle car les redémarrages de talles seront anarchiques et insuffisants. Semer en urgence une culture d’été peut être une alternative, surtout avec des réserves du sol en eau pleines », fait savoir Jean-Charles Deswarte, spécialiste en physiologie des plantes chez Arvalis.

Si les symptômes sont moins importants, les blés, au stade de la dernière feuille pointante ou étalée peuvent avoir les feuilles lacérées et les tiges cassées. Dans ce dernier cas, la densité d’épis sera réduite mais des talles tardives peuvent émerger. Il y aura alors deux strates d’épis avec des maturités différentes, ce qui compliquera la récolte avec un risque de dégrader la qualité (taux d’humidité et temps de chute de Hagberg).

De possibles lésions internes

Autre conséquence : certaines tiges touchées par la grêle n’auront pas de dégâts externes mais des lésions internes ont pu avoir lieu. Les effets ne seront visibles que plus tard, lors de l’épiaison. L’état de l’épi pourra alors être altéré.

En attendant l’évaluation réelle de la perte de potentiel, il faut surveiller de près la parcelle, les blessures pouvant être autant de portes d’entrée de maladies. « Néanmoins, si une protection fongicide contre la septoriose et les rouilles jaune et brune est prévue, la question de moduler la dose peut se poser pour éviter d’investir trop sur une parcelle dont le potentiel de rendement a été réduit », informe l’expert.

Sur orge de printemps et maïs, les semis ayant été tardifs, les stades étaient peu sensibles à l’effet de la grêle. Si des feuilles ont été touchées, de nouvelles pourront compenser.