Les marchés des céréales se sont montrés hésitants mercredi 15 juin 2022 en l’absence de progrès pour faire sortir des grains d’Ukraine et à l’arrivée d’une vague de chaleur en l’Europe remontant du sud.

 

Sur Euronext, la tonne de blé a ainsi clôturé à 392,75 € (+0,50 € par rapport à la séance précédente) sur l’échéance de septembre et à 386,75 € (stable) sur celle de décembre.

 

La tonne de maïs terminait à 335 € (–0,75 €) sur l’échéance d’août et à 335,75 € (+0,75 €) sur celle de novembre.

 

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Ce jeudi 16 juin 2022 peu avant 11 h sur Euronext, la tonne de blé gagnait 2 € sur septembre à 394,75 € et 1,50 € à 388,25 € sur décembre.

 

Le maïs ouvrait également en hausse, de 3 €/t sur août, à 338 €, et de 2,25 €/t sur novembre, à 338 €.

Difficultés pour l’ouverture de corridors maritimes en Ukraine

« Le marché est hésitant, au gré d’éventuelles avancées autour d’un corridor maritime pour évacuer les 20 millions de tonnes de grains (dont environ 6 de blé et 12 de maïs) encore stockés dans les fermes ou les ports en Ukraine, et attentif à la vague de chaleur qui arrive », explique Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel.

 

Les cours du blé et du maïs ont oscillé toute la semaine, sans varier beaucoup, autour de 390 €/t pour le blé et 335 € pour le maïs sur Euronext, « des niveaux de prix deux fois plus élevés que l’an dernier », souligne l’analyste.

 

En Ukraine, les nouvelles du front agricole ne sont pas bonnes : les discussions piétinent après l’échec d’une médiation turque sur l’ouverture de couloirs maritimes et Kiev va bientôt être confronté à des difficultés logistiques pour stocker les fruits de la moisson qui arrive, alors que les silos sont encore en partie encombrés par les stocks de l’an dernier.

Vague de chaleur précoce

Les craintes viennent surtout du ciel : une vague de chaleur précoce s’est abattue sur l’Espagne et remonte en France, où températures élevées et manque d’eau pourraient détériorer l’état des épis de blé, encore en pleine phase de remplissage.

 

« Difficile de mesurer encore à l’heure actuelle l’impact de ces fortes températures en France, tant l’hétérogénéité de la pluviométrie et des stades végétatifs, donc du potentiel de rendement, est constatée sur l’Hexagone », estime Agritel dans une note parue le 16 juin 2022.

 

En Italie, la production de blé dur devrait chuter cette année de 15 % en raison de la sécheresse, estime déjà l’association d’agriculteurs Coldiretti.

Hausse des surfaces de maïs américaines en prévision

Une vague de chaleur est aussi attendue sur la « Corn Belt » américaine, où l’état des cultures est très bon pour l’instant. « Les opérateurs vont scruter de près le rapport de l’USDA du 30 juin prochain, avec un consensus qui semble s’établir sur une révision à la hausse des surfaces de maïs au détriment de celles de soja par rapport aux chiffres annoncés le 31 mars dernier », souligne le cabinet de conseil.

 

Le maïs américain trouve par ailleurs du soutien dans la production d’éthanol cette semaine qui progresse à 1,060 million de barils par jour et un stock en repli à 23,197 millions de barils.

 

Les prix baissent, « mais ne s’effondrent pas non plus », note Arlan Suderman, de la plateforme StoneX. « Nous faisons encore face à beaucoup de risques, à une offre mondiale insuffisante », dit-il, et « la clé » pour la récolte sera le temps dans l’hémisphère Nord en juillet et août.

 

« Sur la scène internationale, la Jordanie a acheté 60 000 tonnes d’orges fourragères origines optionnelles, ce qui fait suite à l’achat de 60 000 tonnes de blé ce mardi, également origines optionnelles », détaille Agritel.