Mercredi 17 août 2022 sur Euronext, les cours des céréales ont marqué un nouveau repli. La tonne de blé clôturait à 327,25 € (-4,75 € par rapport à la veille) sur l’échéance de septembre, et à 317,25 € (-5,25 €) sur celle de décembre. La tonne de maïs terminait la journée à 317,50 € (-10,25 €) sur l’échéance de novembre, et à 315,50 € (-9,50 €) sur mars.

 

Ce jeudi 18 août, peu avant 11 h sur Euronext, la tonne de blé reculait de 5,75 € à 321,50 € sur l’échéance de novembre, et de 5,75 € à 311,50 € sur celle de décembre. La tonne de maïs perdait 4,25 € à 313,25 € sur l’échéance de novembre, et 4,25 € à 311,25 € sur celle de mars.

 

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Blé : offre russe pléthorique

Dans son dernier rapport publié le 12 août 2022, le ministère américain de l’Agriculture (USDA) a encore réévalué à la hausse la production de la Russie, déjà décrite comme exceptionnelle. Elle devrait grimper à 88 millions de tonnes de blé pour cette campagne, avec 42 millions de tonnes destinées à l’export.

 

« Importatrice nette de blé en 2000, la Russie est désormais le premier pays exportateur », commente Arthur Portier, consultant chez Agritel. À condition, rappelle le cabinet, que la Russie ait les capacités logistiques d’exporter. Les taxes flottantes russes, qui s’appliquent sur les produits et évoluent chaque semaine, ont aussi tendance à refroidir les importateurs.

 

Les exportations européennes arrivent à répondre au fort appétit mondial et gardent un rythme soutenu, avec 3,6 millions de tonnes exportées depuis début juillet, la France en tête avec 1,5 million de tonnes exportées.

Mer Noire : la reprise du trafic a peu d’impact sur le marché

Malgré l’importance symbolique des corridors maritimes nouvellement ouverts en mer Noire, ouverts grâce à l’accord signé entre Russie et Ukraine le 22 juillet, la reprise du trafic en mer Noire « n’a quasiment pas d’impact sur le marché », estime Arlan Suderman, de la plateforme de courtage StoneX, qui pointe des « volumes insuffisants ».

 

D’après l’ONU, entre le 1er et le 15 août, 21 vraquiers ont quitté les ports d’Odessa, Tchornomorsk et Pivdenny, avec à leur bord 563 317 tonnes de matières premières agricoles, dont une majorité de maïs.

 

Le ministère ukrainien de l’Agriculture rapporte par ailleurs que 2,65 millions de tonnes ont été exportées depuis le 1er juin — tous moyens de transports confondus — soit 46 % de moins que l’an dernier, selon le site UkrAgroConsult.

Maïs : conditions de culture qui se dégradent

Les conditions de culture du maïs continuent à se dégrader en Europe et aux États-Unis, à cause du manque d’eau et des fortes chaleurs, sans possibilité d’amélioration en cette fin de saison malgré le retour des pluies. L’USDA a abaissé de presque 4 millions de tonnes l’estimation de production américaine, à cause de la sécheresse dans la Corn Belt notamment, et de 8 millions celle de l’Union européenne.

 

Ces baisses de production promettent de faire gonfler la demande européenne en maïs, principalement pour nourrir les animaux. La semaine dernière, les importations européennes ont déjà atteint 3,6 millions de tonnes depuis début juillet, le double de l’an dernier sur cette période.