Les cours du blé et du maïs, dont l’Ukraine est respectivement le cinquième et le quatrième exportateur mondial, se sont envolés dès l’ouverture. Le précédent record pour le blé remonte au 24 novembre 2021, qui avait atteint 313,5 euros la tonne en séance sur l’échéance de décembre (et au 23 novembre pour le cours à la clôture à 311,5 euros), a indiqué à l’AFP Edward de Saint-Denis, de la société de courtage Plantureux et Associés.

 

« Aujourd’hui on a dépassé ce niveau, le cours a atteint au plus haut 344 euros », a-t-il souligné. Le cours du blé a ensuite dégonflé, tout en se maintenant à un niveau très élevé, autour de 320 euros la tonne sur l’échéance de mars.

Le maïs flambe également

Sans atteindre ces niveaux inédits, le maïs a aussi vu son cours flamber, grimpant jusqu’à 304 euros la tonne (280 euros à l’ouverture). Sur le marché européen, le précédent record pour le maïs remonte au 4 août 2021 : le cours avait atteint les 320 euros en clôture, a rappelé l’analyste.

Conséquences incertaines

Les conséquences de l’attaque lancée dans la nuit par la Russie sont encore difficiles à prévoir pour les marchés agricoles : « C’est totalement inédit », a souligné Sébastien Poncelet, du cabinet Agritel. « Quand on voit qu’il y a des explosions à Odessa, qui est le premier port ukrainien, on présume qu’il n’y aura pas beaucoup de grains à charger aujourd’hui », a-t-il observé.

 

Après l’invasion russe de la Crimée en 2014, « les prix avaient augmenté de 15 à 20 % sur les marchés, avant de dégonfler au bout de 4 à 5 mois » : « les combats s’étaient essentiellement cantonnés au Donbass, qui n’est pas une grosse région agricole et la crise était restée centrée sur la Crimée. Ce que l’on voit aujourd’hui est d’une tout autre ampleur », a-t-il affirmé.

L’Italie s’inquiète

La confédération agricole italienne Coldiretti s’est alarmée dès jeudi de la flambée des cours du blé. L’Italie importe 64 % de son blé (pour la production de pain et biscuits) et 53 % de son maïs (pour l’élevage).

 

L’Ukraine représente 20 % des importations de maïs en Italie, et 5 % des importations de blé. « La guerre aggrave les problèmes du secteur agricole national déjà éprouvé par les effets de la volatilité des cours alors que l’Italie est un pays fortement déficitaire dans certaines filières », a observé le président de Coldiretti, Ettore Prandini, dans un communiqué.

Pallier les baisses d’exportation

De son côté, la France, première puissance agricole de l’Union européenne, dispose de stocks de céréales. Les réserves françaises et américaines pourraient en partie pallier une baisse des exportations ukrainiennes, selon les analystes.

 

Les cours des céréales sont très élevés depuis l’été 2021 et la reprise économique post-covid : le blé, en particulier, n’est jamais redescendu sous les 250 euros la tonne à brève échéance depuis le fin septembre sur le marché européen.

 

Vers 16 h 00 sur Euronext, la tonne de blé meunier progressait de 33,00 euros sur l’échéance de mars à 320,00 euros, et de 25,75 euros sur celle de mai à 319,75 euros.

 

La tonne de maïs, pour sa part, gagnait 22,25 euros sur l’échéance de mars à 290,00 euros, et 11,00 euros sur l’échéance de juin à 276,50 euros.