Caterpillar est une marque que l’on croise plus souvent sur les chantiers de BTP que dans les cours de ferme. Et quand on se retrouve en face ou même à bord du TH 408 D, on comprend que la machine est d’abord conçue pour les applications de terrassement et de manutention lourde des travaux publiques. Toutefois, la gamme agricole a des arguments pour attirer des utilisateurs à la recherche d’un engin simple et surtout efficace. Les TH sont fabriqués par JLG. Le transfert de la chaîne de montage de l’usine belge vers le nouveau site de production en Roumanie a retardé la commercialisation de la nouvelle série l’an dernier.
Châssis et ponts
La gamme dédiée aux agriculteurs est construite autour d’un châssis monobloc. Notre outil est dimensionné pour une hauteur maximale de levage de 7,60 m et une capacité de 4 t. Le châssis repose sur deux essieux Dana. Un système de freinage intégral équipe ce modèle.
Bien qu’imposant, ce télescopique est agile. Son rayon de braquage de 7,8 m est un des plus faibles de notre test. Contrairement à d’autres machines qui ont opté pour une molette, on passe d’un mode de direction à un autre grâce à un interrupteur à trois positions. Le changement est rapide et le recentrage est efficace et fiable.
Moteur et transmissions
Le Cat abrite le moteur le plus puissant avec 142 ch. De production maison, ce bloc de 4,4 l répond à la norme Tier 4 finale grâce à un catalyseur DOC, un SCR et une vanne EGR. Il est également équipé d’un ventilateur à pales réversibles pour évacuer la poussière accumulée sur les grilles. La mémorisation de régime est plutôt pratique. Il suffit de presser le bouton situé sur la console de droite pour enregistrer le régime actuel et le maintenir. C’est rapide et efficace. L’affichage du régime moteur est analogique tandis que celui de la vitesse est numérique. Sur ces machines qui passent de grandes périodes à tourner au ralenti sur l’exploitation, le DOC a tendance à s’encrasser plus vite que sur un tracteur. Pour pallier ce problème, Cat augmente le régime moteur lorsque l’engin détecte que le moteur est peu sollicité sur une longue période. L’intervalle entre deux inversions du sens de rotation du ventilateur se règle sur le tableau de bord.
Du côté de la transmission, le TH 408 D propose la seule boîte mécanique du comparatif. C’est une powershift à quatre rapports. Une solution d’automatisation du passage des rapports sous charge est disponible en option. Mieux vaut être bien assis lorsqu’on utilise l’inverseur, car les changements de sens sont « virils », voire brutaux. Il en va de même avec les passages de rapports. Un second inverseur est situé à gauche au niveau du volant.
Flèche
Deux sections forment la flèche télescopique. Des brosses empêchent les intrusions de paille, résidus ou poussières. La pompe hydraulique load-sensing de 140 l/min à 260 bars dispose de son propre radiateur. Du point de vue des performances, les temps de cycles à haut régime se situent dans la moyenne. Sur la capacité de levage, Cat explose la concurrence avec un impressionnant 6 t à 3,20 m de hauteur.
Un dispositif de suspension de flèche en bout de course équipe l’appareil. L’amortissement fonctionne bien, en revanche le bouton est mal placé et difficile à distinguer. La suspension s’active uniquement lorsque la flèche est en position basse. Le système de sécurité antibasculement EN 15000 s’enclenche depuis l’ordinateur de bord à écran couleur, qui est entièrement dédié à sa gestion et comporte toutes les abaques de charge. Le bouton pour « shunter » la mise en sécurité est noyé au milieu des autres commandes. Heureusement, nous n’avons jamais eu besoin de l’utiliser. L’outil est attelé rapidement et verrouillé grâce à des axes qui s’enclenchent depuis la cabine. Un bouton de décompression de la ligne hydraulique pour la troisième fonction est placé sur la planche de bord.
Joystick
Le joystick est similaire à celui du Claas et du Kramer. Mais la ressemblance s’arrête à la structure du levier car Caterpillar a opté pour des boutons noirs. Les rapports sous charge s’engagent avec les boutons plus (+) et moins (-). Les deux molettes pilotent le télescopage et la troisième fonction. L’inverseur est placé sous le pommeau et peut donc se manipuler avec l’index. Il possède une position neutre. L’un des deux boutons supérieurs sert à mettre la flèche en position flottante. Il faut aussi noter la présence d’une solution très inhabituelle : la possibilité d’inverser les commandes du télescopage et du bennage-cavage. Ainsi, on commande le télescopage en inclinant le joystick de gauche à droite et le bennage-cavage avec la molette. Cette possibilité est essentiellement utilisée aux États-Unis. Elle s’active au moyen d’un bouton mal identifié placé à côté de la commande du pompage continu.
Au travail
Le TH 408 D est pourvu d’outils Juraccessoires, construits par son concessionnaire local Ogimat. Pour le chargement de la paille, ce monstre de puissance n’est pas le plus précis mais il remplit sa mission. Sa griffe à foin, bien conçue, le met en valeur. La course longue du joystick ne nous aide pas à faire des mouvements précis.
Pour le chargement intensif de fumier, nous choisissons d’accélérer les mouvements de la flèche en appuyant sur le bouton « godet » de la planche de bord. Et nous ne sommes pas déçus : le Cat se comporte comme une « brute » que seul le rebord en béton de la fumière est capable d’arrêter. L’hydraulique est efficace. On sent que ce télescopique serait aussi à l’aise avec un godet plus grand. Mais si l’hydraulique est à la fête, ce n’est pas le cas du chauffeur, qui est fortement ballotté en cabine, notamment à chaque inversion du sens de marche. De plus, la boîte powershift nous oblige à travailler avec le pied sur le frein et ce dernier est à l’image du reste : « viril ». Nous profitons de cette activité pour tester la coupure de transmission sur la pédale de frein. Elle s’avère vraiment utile dans notre situation. Le bouton de commande de cette fonction est placé sur la console de droite.
Sur la route
Le Cat propose une solution rapide et efficace pour prendre la route en toute sécurité : le bouton « route ». D’une simple pression, le joystick se verrouille et le TH 408 D passe en deux roues directrices. En mode automatique, la boîte passe tranquillement les rapports. En mode manuel, nous remarquons qu’il est difficile de monter très rapidement les powershift alors qu’ils se passent d’un bloc au rétrogradage. Sur le parcours avec la remorque de paille, le Cat prend une minute de plus que le plus rapide.