«Depuis la mise en place du roto de traite en 2019, nous mettons six fois moins de temps à traire nos 160 chèvres », se félicite Anaïs Robert. La détermination et l’envie de modernisation de l’éleveuse, installée avec ses parents à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme), ont porté leurs fruits : « Quand j’ai rejoint l’exploitation familiale en 2018, nous avons tout de suite projeté l’installation d’une salle de traite rotative. J’en avais vu plusieurs en fonctionnement quelques années auparavant lorsque j’ai passé mon certificat caprin dans les Deux-Sèvres. Le système m’avait convaincu par la rapidité de traite et par le confort apporté aux animaux. »
Détermination et modernisation
Les trois associés ont fait le choix d’un roto de 24 places avec traite extérieure de 5 m de diamètre. « En plus de casser les anciens quais, il a notamment fallu décaler un mur de 3 m pour pouvoir faire le tour du roto. » L’investissement total s’est élevé à 100 000 €. Les éleveurs ont bénéficié d’une aide de 30 000 € dans le cadre du plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations (PCAE).
Un contrôle visuel de la mamelle
« Nos chèvres se sont très bien adaptées, indique Anaïs. En une semaine et demie, toutes avaient trouvé leur routine. » L’adaptation a été un peu plus longue pour les éleveurs. « Il a fallu s’habituer à regarder la mamelle des chèvres sortantes via l’écran de contrôle tout en branchant les trayons sur les chèvres entrantes. Auparavant, on pouvait toucher les mamelles pour voir si elles étaient bien traites. »
Les éleveurs ont aussi dû s’accoutumer à d’autres pratiques d’élevage. « Avant, nous réalisions l’apport de vitamines sur le quai de traite, mais ce n’est plus possible avec le roto. Nous avons dû nous habituer à le faire dans le bâtiment d’élevage, au cornadis. »
Avec la précédente installation datant des années 1990, composée d’un quai de traite équipé de 12 postes sans décrochage automatique, la traite durait d’une heure et demie à une heure quarante-cinq à deux personnes. « Aujourd’hui, trente à quarante-cinq minutes suffisent à une seule personne, souligne l’éleveuse. Dans ces conditions, nous avons davantage de plaisir à traire et, surtout, cela nous dégage du temps pour les travaux en fromagerie et en élevage. » C’est aussi moins de fatigue pour les éleveurs, qui effectuent désormais la traite à un poste fixe. Par ailleurs, « le roto permet d’avoir une production de lait quotidienne plus régulière et évite des surtraites, note Anaïs. Son utilisation minimise également les déformations des mamelles. Équipé d’une double ligne de lait (fromagerie et colostrum), il nous évite la manutention de bidons. »
Des animaux plus calmes
Le gain de confort est aussi valable pour les animaux. Les mamelles sont en meilleure santé et les chèvres ont moins à patienter dans l’aire d’attente. « Les plus longues à la traite peuvent quant à elles faire plusieurs tours, précise l’éleveuse. Elles paraissent également plus calmes. Elles semblent moins gênées par les mouvements de leurs congénères. »
Pour Anaïs, le seul inconvénient réside dans l’entretien de la machine, plus onéreux et plus complexe qu’un système de traite classique du fait de la présence de nombreuses commandes électroniques.
Camille Penet