Les crises sanitaires et économiques étant passées par là, les éleveurs caprins « ont assisté impuissants à l’effondrement du prix du chevreau naissant » de l’ordre de 80 % en deux ans, alertent la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec), la Coordination rurale et la Confédération paysanne, dans un communiqué commun diffusé le 17 juin 2022.
L’activité d’engraissement étant affectée par la hausse du prix de la poudre de lait, « la menace de baisse du prix du chevreau naissant revient sur le devant de la scène. » Cela fait du chevreau maigre « la variable d’ajustement » de la filière de la viande caprine, à la charge des éleveurs laitiers. « Il faut absolument que la hausse des coûts de production soit répercutée dans le prix du chevreau gras », concluent les organisations syndicales.
Revoir le modèle économique de la filière de la viande caprine
À plus long terme, c’est une révision totale du « modèle économique » de la filière que demandent les syndicats. Un modèle « où chaque maillon retrouve de la valeur. »
Pour ce faire, il faudrait « diminuer le nombre de chevreaux entrant dans le circuit long, en travaillant sur les lactations longues et les semences sexées », développer l’abattage de proximité et encourager l’engraissement des chevreaux à la ferme.
« Ce modèle se construira avec l’ensemble des acteurs de la filière, y compris les distributeurs et les pouvoirs publics qui ont leur part de responsabilité », appuient les syndicats.