Des chèvres ayant toujours vécu en bâtiment réagissent bien lors de leur première mise à l’herbe. Voilà la conclusion d’une étude menée par l’Inra et présentée lors des journées 3R en 2016 (1). Moins de la moitié des troupeaux de chèvres ont accès au pâturage. Ce chiffre tombe à 5 % en Poitou-Charentes. La réintroduction de cette pratique est un levier pour améliorer la faible autonomie alimentaire des élevages caprins laitiers (55 %, contre 88 % chez les bovins). « Au bout de trois jours de pâture, les chèvres font de réels repas, explique Alexia Charpentier, doctorante à l’Inra. En moins de trois semaines, le comportement alimentaire est acquis. » L’étude a aussi démontré que les chèvres s’accommodent de temps d’accès à l’herbe courts, en augmentant leur vitesse d’ingestion. Dans les conditions de l’étude, un temps d’accès de six heures semblait suffisant. « Les éleveurs ne doivent pas craindre la transition vers ce nouveau régime, conclut Alexia. Il est tout à fait possible de faire de l’herbe pâturée un aliment principal de la ration d’animaux habitués au bâtiment. »
(1) Comportement alimentaire des chèvres laitières au pâturage lors de leur première mise à l’herbe, puis en fonction de la gestion du pâturage.