De la chaleur aux rayons UV, l’exposition au soleil présente plusieurs risques : déshydratation, coup de chaleur, coups de soleil.
À partir de 30 °C, la vigilance s’impose. Au-dessus de 33 °C, le danger guette.

Ces risques concernent autant le travail d’extérieur en plein soleil que celui sous serre. Il importe de redoubler de vigilance en conditions de travail pénibles et de maladies chroniques.

20 % des cancers de la peau sont rencontrés dans le public agricole

En 2018, Kévin Dubois, infirmier du service Santé sécurité au travail (SST) de la MSA 49 (Mutualité sociale agricole de Maine-et-Loire), rédigeait le mémoire de son diplôme universitaire de spécialisation « Santé au travail : les risques liés au soleil ». « Mes premiers mois à ce poste avaient confirmé mon pressentiment et ma réflexion s’appuyait sur les chiffres de l’étude Agrican : 20 % des cancers de la peau sont rencontrés dans le public agricole. Le soleil est un risque permanent. Or il est très peu évoqué dans le DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels). De plus, pour les effets néfastes du soleil, on est à la frontière entre la santé au travail et la santé publique. Une action de communication est donc nécessaire. »

Le mémoire avait donné lieu à une brochure, publiée en juin 2020, dans la série « Vous accompagner » et intitulée « Les effets du soleil, de la chaleur aux rayons UV : conseils aux salariés ».

Adapter les horaires de travail

Le risque solaire est souvent inhérent à l’organisation du travail. Il faudrait plus souvent adapter les horaires, accorder davantage de souplesse pour commencer les chantiers plus tôt dans la journée. Une idée pour améliorer le recrutement par les employeurs qui peinent à trouver de la main-d’œuvre et à la fidéliser ?

Les employeurs ne doivent pas avoir l’impression de perdre du temps en donnant des consignes « basiques » comme porter une casquette, boire régulièrement pour se protéger du soleil.

La difficulté est de mobiliser des chefs d’entreprise pour qui les mêmes considérations de risque valent pour leurs salariés permanents et saisonniers mais qui ne s’en préoccupent pas davantage pour eux-mêmes.

Le personnel infirmier de la MSA, en première ligne sur le terrain depuis la réforme de ses missions, estime qu’il faut revoir l’organisation. Faire comprendre qu’on ne va pas gagner de l’argent avec ces mesures de sécurité mais plutôt ne pas en perdre à cause de la désorganisation des chantiers par défection des saisonniers et absentéisme des permanents.

Le Sival 2022 a été l’occasion pour les MSA départementales du Val de Loire d’aborder à leur stand la prévention du risque solaire par une information collective de sensibilisation. Une démarche assurée par deux infirmières : Sabrina Eon et Angèle Usureau.©LKP

Conseils pratiques

L’action de sensibilisation du stand MSA au Sival 2022 a été initiée par deux infirmières de la MSA de Maine-et-Loire : Sabrina Eon et Angèle Usureau. Elles ont mis l’accent sur le dépistage des cancers de la peau (mélanomes et carcinomes), en partant du constat que le soleil fait partie intégrante du quotidien des agriculteurs et qu’il s’agit d’un risque impossible à supprimer.
- Une protection adaptée commence par une information sur la météo et la surveillance de la température ambiante.
- Des vêtements légers et amples, de couleur claire, sont à privilégier pour faciliter l’évaporation de la sueur.
- La protection de la tête est essentielle, si possible avec une casquette à rabat sur la nuque (celle des randonneurs, dans les magasins de sport, n’est hélas pas considérée comme un EPI !).
- Il faut bien sûr éviter de travailler torse nu et se protéger la peau avec des crèmes solaires de type écran total, plusieurs fois par jour. Toutefois, certains chantiers ou certaines tâches répétitives peuvent se révéler trop prenantes pour s’en préoccuper.
- Par ailleurs, certains médicaments provoquent des réactions de la peau au soleil (brûlures, allergies…).
- Une hygiène de vie adaptée va de soi : boire régulièrement même sans soif, éviter l’alcool et les boissons riches en caféine, privilégier des repas légers et fractionnés.
- Enfin, il est nécessaire de prévoir une surveillance régulière de la peau. Tout changement d’aspect doit inciter à prendre rendez-vous chez le dermatologue, chez qui un suivi régulier est recommandé pour les travailleurs en extérieur.

Reste la difficulté d’obtenir un rendez-vous !

Linda Kaluzny-Pinon

Aller plus loin :
Télécharger la brochure MSA
DUERP en paysage : mieux appréhender les risques. Février 2021
Guide méthodologique, avec des fiches par filière, élaboré par la MSA de Loire-Atlantique & Vendée